The Witch: une fenêtre ouverte sur l'Amérique des premiers colons.

Le point de départ de The Witch c'est d'adapter et de représenter le plus fidèlement possible les histoires et contes populaires du 17e siècles sur le territoire américain, au temps des premières colonies. En effet il est important de rappeler qu'une grande partie des immigrés anglais changeaient de territoire pour des raisons religieuses (persécution principalement), l'Angleterre du 17e siècle étant un bordel religieux sans nom, les rois se succédant ainsi que les religions ( de façon non exhaustive ils ont jonglé avec le catholicisme, l'anglicanisme ou encore le protestantisme). Les colonisateurs voyaient l'Amérique comme un paradis corrompu par le Diable et ses "forces du mal", une manière de désigner les amérindiens ainsi que tout ce qui leur semblait inconnu, qu'ils qualifiaient de sorcellerie. C'est dans ce contexte historique que se situe le film, se voulant le plus fidèle possible à l'époque.

De manière évidente deux choses sautent aux yeux: premièrement le langage anglais utilisé est celui de l'époque, bien qu'il ne soit pas si différent (les différences notables concernent les pronoms) cela place le film dans une ambiance et un temps différents du notre, suffisant à nous dépayser. Cela est renforcé par l'aspect visuel du film qui est tout bonnement magnifique, à aucun moment on regarde un film reproduisant le 17e siècle, on le regarde Le 17e siècle. Le film peut rebuter par son austérité, tout est basé sur son ambiance, son atmosphère. On se retrouve enfermé avec les personnages tant on suffoque, cela est dû à l'atmosphère bien sur mais aussi au nombre réduit de personnage (une famille de 6) dont on suit la fille aîné jouée par l'extrêmement talentueuse Anya-Taylor Joy, Elle retransmet brillamment la condition de cette époque ainsi que l'isolement de son personnage face à sa famille qui se retourne contre elle.

Un excellent film d'époque fantastique, qui retransmet brillamment les contes de cette époque, à voir absolument si on s'intéresse un minimum au folklore de cette période.