Territoire maudit où la folie trouve la lumière dans les ténèbres. Du puritanisme à la contamination du mal, la peur danse avec le diable.
Un film envoutant, sensoriel, esthétiquement beau, également austère et âpre. Ce conte horrifique et fantastique est imprégné de récits folkloriques. Il laisse libre cours à notre imagination ( qui a ensorcelé le fils? Qui perturbe la mère au point de la rendre folle? Est-ce la jeune fille tiraillée par tant d'injonctions paradoxales, est-ce le bouc au pelage noir ? ) Le film livre peu d’effets spéciaux et révèle tout un imaginaire suggéré : la forêt à l’écart de tout , son territoire suscitant le danger , l’inconnu pour ces enfants enfermés dans les dogmes du puritanisme et du fondamentalisme dont la famille sombre dans la paranoïa. Ce même puritanisme qui à l’époque, a été à l’origine de la chasse aux sorcières à Salem. Anya Taylor Joy adolescente y est formidable, incarnant autant la aussi pureté que les « démons » de l’éveil à la sensualité, la puberté ( le symbole du sang très présent) et à la soif d’indépendance face à une sexualité réfrénée, qui nous emmène à chaque fois vers le fantasme ou la réalité de la sorcellerie ( on s’interroge nous-même sur ce qu’on voit et croit voir) The Witch propose un climat angoissant qui renvoie à la place des femmes dans une société repliée sur elle -même.