"I’m an oil man."

Petite critique à chaud après ce remarquable film !

On se situe au début du XXème siècle et Daniel ne fait pas que chercher du pétrole, il en TROUVE! Un homme chanceux? Non, Daniel est un "oil man".

Daniel est quelqu'un de plutôt sympathique dans la première moitié du film. On le voit souriant et faire des câlins à son fils (et même lui donner un peu d'alcool dans le biberon donc c'est forcément un brave type ;) ). Son fils semble lui aussi avoir le goût du pétrole (normal quand on confond le pétrole avec l'eau bénite lors de ton baptême!). Il accompagne et aide son père dans une entreprise familiale pour extraire ce précieux liquide.

Cette première partie du film pause (lentement) les bases du film.
Puis arrive cette deuxième partie où Daniel nous dévoile petit à petit son vrai visage.

ANALYSE MODE SPOIL

D'abord celui d'un conquérant qui n'a pas peur d'écraser ses adversaires (cf Wikipédia "capitaliste").

Puis celui d'un homme "athé" qui rejette violemment la religion que propage le prêtre de l'église de la 3ème révélation (qui n'est ni plus ni moins qu'une secte). Un prêtre en trans, ou plutôt une sorte de "gourou" (remarquablement interprété par Paul Dano) qui tente de convertir Daniel. En effet, Daniel refuse de faire bénir son puits et le lendemain un accident se produit causant la mort d'un employé (qui aurait pu être évité selon le prêtre). Puis le surlendemain, une explosion survient au gisement qui propulse le fils de Daniel et le rend sourd.

C'est à ce moment là que Daniel nous montre sa folie en se mettant à frapper violemment le prêtre jusqu'à même lui faire manger du pétrole.

Daniel n'est pas que fou, c'est un véritable misanthrope qui s'assume entièrement "je n'aime pas la nature humaine". Et il semble que cela s'applique à son fils lorsqu'il abandonne lâchement ce dernier dans le train. Daniel ne comprend pas son fils et ne cherche pas vraiment à le comprendre (langage des signes), il pense même a du bluff. Décidément, Daniel n'a pas eu son doctorat en psychologie de l'enfant et va donc choisir la facilité dans cette scène cynique d'abandon.

On récapitule : Daniel est fou allié mais c'est aussi un mauvais père sans cœur misanthrope qui crache sur la religion. Autant dire un beau CV pour pôle emploi !

Heureusement Daniel accepte de se faire baptiser par le prêtre et cette fois ci avec de la vraie eau bénite ! Le prêtre semble avoir prit sa revanche sur lui en le mettant à genoux et en l'amenant a confesser ses pêchers. Cependant, l'eau bénite ne suffit pas à laver les pêchers de Daniel (il faut au moins de white spirit) car ce dernier n'a fait ce baptême que par simple intérêt financier...

Je passe rapidement aux deux dernières scènes qui m'intéressent vraiment :
Tout d'abord la scène du fils devenu adulte qui annonce à son père en langage des signes qu'il part au Mexique et qu'il le remercie & l'aime. Et là Daniel Day-Lewis nous glace le sang et nous brise le cœur dans cette interprétation de père exécrable qui considère désormais son fils comme un "concurrent", un "traître" et un "orphelin".

Et enfin, la dernière scène magistrale ou le prêtre vient rendre visite à Daniel dans sa gigantesque demeure. Le prêtre est lui aussi un escroc qui est là pour supplier Daniel de bien vouloir creuser dans le terrain qu'il a récupéré d'un fidèle dans l'espoir de gagner de l'argent. Et c'est là que Daniel va mettre un KO technique à son adversaire en l'amenant à bafouer ouvertement sa religion (en le faisant hurler de la même manière que le baptême) :

I am a false prophet and God is a superstition!”

Le pétrole & l'argent l'emporte même sur les croyances.

Dans son hérésie, il ne s'arrête pas là et pourchasse le prêtre dans sa salle de bowling en hurlant "Je suis la 3ème révélation !" tel Mr. Mélenchon hurlant "je suis la République!" lors de sa perquisition ;)

Et c'est que Daniel décide de finir par un strike en tuant froidement & brutalement le prêtre en lui défonçant le crâne à l'aide d'une quille.

Daniel est là plus seul que jamais dans sa salle de bowling avec le corps ensanglanté du prêtre à ses côtés ... ça y est... c'est "finit".

Paul Thomas Anderson a réussi à remettre en cause nos certitudes à travers ce chef d'oeuvre.