En ce début du 20ème siècle, juste en dessous de la terre sèche du désert de l'ouest, se cache beaucoup de pétrole. Une denrée rare et précieuse qui va attirer nombreux prospecteurs, dont Daniel Plainview accompagné de son jeune fils, H.W. Plainview.


Sorti en France en 2008, There Will Be Blood est le 5ème film du réalisateur Paul Thomas Anderson. A travers cette adaptation du roman Oil de Upton Sinclair, PTA nous invite dans une bataille sans merci entre ce prospecteur aux ambitions de richesses et de gloires, et le jeune prêtre charismatique Eli Sunday, aux vocations d'enroulement de la communautés dans sa spirituelle et sectaire, ''troisième révélation'' !


C'est ce face à face constant entre ces deux personnages qui intéresse le long-métrage. Cette Amérique profonde se tire entre ces deux cotés : la religion et le culte qui maintiennent un espoir de salue, et le capitalisme qui montre rapidement ces deux yeux. Deux facettes représentés donc par ces deux êtres charismatiques et obsédés par la réussite de leurs projets.
Pourrait-on y voir deux ''frères'', réunis dans ce désert pour vivre et prospérer ensemble ? En effet, Daniel et Eli ont des points communs. Au-delà de se désir de plénitude et réussite, c'est le rapport à la trahison de leurs frères respectifs qui est intéressant. Le frère de Eli, Paul Sunday, fait découvrir rapidement à Daniel les nombreuses sources de pétrole qui n'attendent que de jaillir sous le sol de sa communauté où vis son père et sa famille. Paul y empochera une importante somme d'argent qui lui permettra de quitter cet Amérique profonde où seuls la religion et la misère dictaient la vie, et de se lancer dans le business prometteur du pétrole par la suite.
Quant à lui, Daniel Plainview croit rencontrer pendant sa période enrichissante, son frère, qu'il n'a pu connaitre plus jeune. Un frère, qui va vite s'avouer n’être qu'un inconnu voulant profiter du succès grandissant de Daniel. Il finira rapidement noyé, dans le pétrole.


Ici, la beauté humaine et la notion de respect est à rangé et à verrouiller à double-tour. Les vices, la compétitivité et la trahison vont primer en ce début du 20ème siècle !


Mais reste que There Will Be Blood s’intéresse en très grande majorité, au personnage de Daniel Plainview. Et en partie, à son rapport avec son fils. Bien que nourrisson à cette époque, H.W. à connu les difficultés de son père à pouvoir vivre pleinement du pétrole. Les installations en bois précaire et la tête enfouie dans le pétrole sans savoir vraiment quoi en faire, ont étaient une partie de sa jeunesse. Mais la gloire et la richesse arrivent rapidement, et c'est à l'age de ses 12 ans que le jeune H.W. voit la vraie réussite de son père avec l'exploitation de la petite ville de Little Boston.
Daniel l’immerge dans ce milieu qui s'avoue inévitablement fait pour lui. Même à l'age de 12 ans, H.W. est considéré comme l'associé de son père. Mais le temps avançant et la richesse et la gloire augmentant, la tragédie ne peut que se produire. Apres un accident sur une plateforme pétrolière, H.W. devient sourd. Certes, c'est un problème pour son père Daniel. Mais au-delà de ça, celui-ci voit cet accident comme une révélation concernant l'importante source de pétrole sous-terres. Le pétrole aura beau eu le prévenir avec ce gigantesque incendie, les perspectives économiques prennent quand-même le dessus sur l'humain.


H.W. devient rapidement un fardeau pour son père. Il décide de l'abandonner, et l'envoie rapidement vers un centre pour mal-entendant, loin de cette euphorie autour de l'or noir. Daniel Plainview s'engage alors dans une spirale infernal vers la folie. La folie des grandeurs, du pétrole et évidement de la richesse. Il n'y a plus d'amitiés, que des ennemis et des concurrents voulant lui racheter ses terres.
Proche du forage constant des sources de Little Boston, et de l'important développement du capital de Plainview a travers l'Amérique, c'est l'église de Eli qui prend de l'ampleur. L'entre religieuse est passée d'une simple cabane en bois miteuse, à une grande église flambant neuve.
Tout en se développant et et atteignant leurs gloire, les deux êtres s'entrecroisent dans la petite ville de Little Boston. Que cela soit de manière violente ( Daniel accuse Eli d’être à l'origine de l'accident, du fait de ne pas avoir bénit la plateforme ). Ou rarement vers un accord et une complaisance commune ( la forte scène du baptême de Daniel, pour effacer ses péchés ).


Les années passent, et Plainview à réussi son pari de richesse, et sa misanthropie si longtemps évoqué à atteint son but : l'isolement complet ! Son château est grand et luxueux, mais il y transpire le chaos et la faillite morale. Les bouteilles d'alcool vide et les meubles cassés jonchant le sol, complètent les lustres, tableau et sculpture. Totalement soûl, Daniel affirme à son fils venu lui rendre visite, qu'il n'est qu'un bâtard et orphelin. Il ne le considère plus comme un fils, mais comme un simple concurrent lorsque celui-ci lui avoue vouloir se lancer à son tour dan le forage au Mexique.
C'est au tour de Eli de se présenter et de refaire les comptes. Devenu entre-temps un véritable prêtre, Eli avoue à Daniel avoir atteint certes la plénitude spirituelle et morale, mais être à bout financièrement. Le richissime prospecteur, miné par l'alcool et les péchés, se refuse de lui offrir de l'argent et se retrouve à tue le jeune prêtre, dans une violence inouïe. Dans cette grande course à la gloire et à la folie, c'est les vices du capitalisme qui à le dernier mot et enfonce sous terres le culte religieux, qui n'a plus sa place dans cette nouvelle Amérique !


L'esthétisme et la mise en scène réfléchie de Paul Thomas Anderson sont assez fous, et continuent d'affirmer le réalisateur comme l'un des derniers auteurs américain bourré de talent.
Pour camper ce prospecteur fou et prêcheur obstiné, ce sont les phénoménales Daniel Day-Lewis et Paul Dano. Ce serait enfoncer des portes ouvertes de revenir sur l'immense talent de ses acteurs, et en particulier sur celui de Daniel Day-Lewis. Cette prestation folle dans There Will Be Blood, l'affirme comme l'une des plus grosses interprétations de ces dernières années cinématographiques.
La sublime bande originale, elle aussi joue son rôle dans la singularité du film. Les allures assez expérimentales donné par son compositeur, Jonny Greenwood ( membre de Radiohead ), augmentent cette étrangeté, originalité et folie de There Will Be Blood.


Dans cette grande oeuvre sombre et dramatique, Paul Thomas Anderson dépeint le personnage de Daniel Plainview obstiné par l'or noir, la reconnaissance et la richesse. Une addiction qui va le conduire au confins de la folie et de la morale. La religion et les rapports père-fils ne sortiront pas indemnes.

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le 7 déc. 2019

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Rémi Savaton

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