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J’effectuerais ici le travail de reformuler, la critique/l’analyse de Bégaudeau qui a fait suite à la projection du film à L’Arlequin à Paris le 14 novembre 2023.

Ensuite j’aborderai mes propres pensées ; à bon entendeur.

P.S : https://www.youtube.com/watch?v=DcICfWX9LtI
Le lien de l'intervention paru il y a un jour par NoSerious Man sur youtube. Ça dure 1 heure mais au moins vous avez accès au propos sans mon prisme.

Cyril Schäublin commence son film par l’annonce du film que l’on va voir, trois arabes parles d’une affaire en cours à la justice, centré autour d’une femme ayant arnaqué des petites vielles. Ensuite, des plans serrés, ils montrent des mouvements mécaniques interagissant avec un environnement urbain. On entre dans l’action évoqué au début.

On observera que l’environnement est aussi accompagné d’un bruit constant de voiture.

Prochaine séquence, le standard d’appel téléphonique à but commercial. Des visages, plans serrés.

C’est donc dans cet environnement froid que le réalisateur à décider de nous enfermer.

Ces humains sont en définitif très peu organique.

Séquence de la police, policiers sympas, qui bavardent, parlent d’art mais ne se souviennent jamais du nom de ce qu’ils évoquent. Symbol à mettre en parallèle avec l’aliénation provoqué par cet environnement, le côté déshumanisé. Même s’ils essayent de parler de quelque chose d’humain, ils s’en trouvent perturbé par leur perte progressive d’humanité. On peut souligner aussi qu’ils amènent du stress, que font-ils dans cette rue ? Il faut faire attention.

Finalement on découvre l’arnaque par le biais d’une jeune femme qui vol de l’argent à des vielles femmes en se prenant pour leurs petites filles demandant une idée financière conséquente. Cette dernière se trouve aussi être un des visages observés dans le bureau d’appels commerciaux. Le parallèle se fait entre l’activité légal de notre protagoniste, profitant de la crédulité des personnes principalement âgées et l’activité illégal consistant à la même chose.

La femme se fait finalement arrêté par la police très courtoise qui n’essaye pas de lui barrer la fuite potentiel, au contraire la jeune femme les suivra de derrière sans menottes jusqu’à leur voiture. On apprendra son nom seulement à cet instant. Ce qui est lié à son contrôle d’identité. Cette femme est identifiée par la manière la moins préoccupante de son humanité. C’est à défaut.

De manière plus global, on comprendra que Alice (de son prénom), est une femme qui agis dans un mouvement qualifiable d’anarchiste (je ne suis pas de cet avis, j’y reviendrai plus bas). En revanche elle est seule, contrairement au film Désordre, l’anarchiste est ici en train de perpétrer un acte pour son compte purement personnel et finit par se faire tout simplement arrêter parce qu’il n’est pas en mesure d’affronter le monde avec ses deux mains seulement. La solitude est donc le facteur déterminant, les vielles femmes comme Alice seront deux figures qui vivent une solitude tout à fait perceptible. Le film donc laisse sous-entendre que dans cette ville froide et anxiogène les humains vivent de manière aliénée, à un stade avancé et cela passe par leur docilité dans l’absurdité des règles protégeant l’entreprise mais pas l’individus. On accepte l’arnaque mais pas le délit. Tout se passe là.

Mon avis est plus ou moins le même que Bégaudeau au sujet de Ceux qui vont bien. J’apporterai une divergence relative. Le personnage d’Alice n’est pas anarchiste. Elle est simplement hors la loi, on peut la qualifier peut-être d’avantage de méchante, de terroriste, de criminel à la limite. Mais l’acte anarchiste me semble bien éloigner. Nous n’avons pas la volonté derrière son acte illégal. Nous n’avons que le côté factuel de la chose pas ses intentions. Surtout que ce qui me pousse à faire la différence c’est que l’on peut tout à fait être anarchiste et ne pas du tout cautionné. Car elle ne s’en prend pas au système directement mais simplement à une personne qui ne semble pas lui causer tant de désagrément. Elle n’attaque pas un responsable, ni un représentant, ni une institution ; juste quelqu’un de crédule lui procurant ce qu’elle semble convoiter, l’argent. C’est peut-être plus pertinent de parler d’un personnage qui fait figure du terroriste. Le terroriste est facile à condamner, il est humain, on le pointe du doigt très aisément et pourtant il fait le jeu de son rival l’institution. Le terroriste c’est l’ennemi parfait de l’ordre capitaliste, c’est le personnage qui permet au capitalisme d’exister. Sans lui nous ne pourrions pas mettre la police dans lu rue si aisément, sans lui, on ne pourrait pas fringuer la police ou l’armée comme Dark Vador ou des Clones War. Bref. On est dans la justification de la société et de son ordre par la présence du terroriste, peu importe sa conviction. Le terroriste est fou ou pas, le plus important pour l’ordre c’est de se battre contre lui. Et d’une manière logique le terroriste a besoin de la société démiurgique pour exister lui aussi, sinon il mourra dans l’œuf. Sans ennemis on va se faire cuire un œuf, on va se promener en forêt mais certainement pas prendre le maquis. Et donc l’anarchiste pourrait très subtilement, se substituer à cet ordre normal du combat. Et décider de vivre en autarcie pour ne pas à devenir son ennemi. En faisant le lien avec le taoïsme, faire le jeu de son ennemi c’est devenir son ennemi.

Propppane
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le 15 nov. 2023

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