Fort d'un titre en contrepied complet avec la VO, Time Out tient ses promesses jusqu'au bout en ratant complètement le but qu'il s'était fixé.

Pourtant tout avait si bien commencé.
Le pitch, sympathique, vendait en outre un Justin qui a parfois su surprendre en tant qu'acteur, prenons par exemple Social Network, et une Amanda en mal de tourner, qu'on essaie de nous vendre femme fatale.

Rapidement, la bande-annonce refroidit mes ardeurs maiiiiis la curiosité reste plus forte, bon sang que le concept est intéressant, et pourtant je ne cours pas après la SF plus que nécessaire.

Preuve est faite que lutter contre ses instincts est parfois une bonne chose, tant le visionnage enchaîne déception sur facepalm.
Et pourtant il suffit parfois de tellement peu.
Prenez District 9 par exemple.
Ça aurait pu être une critique basique de l'apartheid, mais un simple changement de contexte en fait un bon film. Ok, ça et le côté déjanté mêlé de steampunk/méchas...

Oui, sauf que Time Out échoue.
Tentative de traiter de façon originale la lutte des classes, il se perd dans les rouages de sa propre histoire, et tombe finalement dans le piège qu'il cherchait à éviter : on peut ré-écrire le film en remplaçant toutes les problématiques liées au temps par de l'argent, et on se retrouve avec un truc d'une banalité affligeante sur les différences entre les méchants riches et les gentils pauvres.

Quand on n'a pas de temps/argent, ben ouais on meurt. C'est juste que dans le film, c'est instantané, dans la vraie vie il faut souffrir quelques mois/années avant. Mais sinon c'est pareil.
Ouais la répartition des richesses temps/argent n'est pas équitable, et ça crée des castes, des ghettos. Allez sans déconner ?

Je ne vais pas dérouler le sujet par le menu, mais tout est à l'avenant.
Niccol, décidément bien mal inspiré après un Gattaca époustouflant, se prend les pieds dans le tapis de l'anticipation et, d'un pitch bandant, nous pond une œuvre visuellement correcte mais sans plus (voire un peu caricaturale par moments), plombée par une histoire d'amour fade et qui n'emportera jamais la moindre parcelle d'émotions dans son sillage alors que si on en croit à la fois la bande-annonce et le film, c'aurait dû être le fil rouge.
Le spectateur (en tout cas moi) ne se sentira pas concerné par le destin des personnages, encore moins de l'humanité.
Je doute également que quiconque en tire la moindre leçon de morale, que ça remette en cause son rapport à l'argent, ou autre apport du genre qu'on aurait, à la rigueur, pu escompter.
C'est beaucoup, beaaaaaucoup trop grossier pour cela.

La seule qui respecte ses promesses finalement là-dedans, c'est Olivia Wilde. Fidèle à ce qu'on voit dans la bande annonce, pas une miette de plus et le pire c'est que, vous savez quoi ? On l'en remercie chaleureusement.

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le 11 mars 2012

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SeigneurAo

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