Alors que le film est proposé à l'international sur Netflix, TF1 Studio a-t-il réalisé une bonne opération en s'offrant Titan afin de le diffuser en e-cinéma chez nous ? Voici notre réponse.
En dehors de Sam Worthington (Avatar) et de quelques têtes plus ou moins connues au casting, comme Nathalie Emmanuel, Taylor Schilling ou encore Tom Wilkinson, l’équipe devant et derrière la caméra pour The Titan (ou tout simplement Titan chez nous) est relativement inconnue. Ce qui peut donner un résultat qui tend vers deux choses : une proposition fraîche et originale ou bien quelque chose de moyen et perfectible, voire de mauvais. Si vous avez lu le titre de cette critique, vous devez déjà savoir dans quelle case le film de Lennart Ruff, dont c’est le premier long-métrage, se range.
Titan va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se lasse
Dans Titan, nous sommes dans un futur proche où la Terre vit ses derniers instants à cause de la surpopulation. Le mal étant désormais fait, la seule solution semble d’aller vers les étoiles pour faire survivre l’espèce humaine. La solution de Mars n’est même pas évoquée une seule fois dans le film et ses personnages n’ont d’yeux que pour Titan, le plus gros satellite naturel de Saturne. Seulement voilà, la survie n’y est absolument pas possible.
Plutôt que d’essayer de transformer la planète, des scientifiques cherchent un moyen de plutôt faire évoluer l’Homme pour qu’il puisse résister aux conditions extrêmement hostiles là bas. C’est dans le cadre de ces recherches génétiques que Rick Janssen, un soldat notamment connu pour avoir survécu 3 jours dans un désert sans boire ni manger, décide de se porter volontaire et de s’installer non loin du complexe scientifique avec sa femme et son fils. Seulement voilà, à force d’injections de produits, d’opérations chirurgicales et d’entrainements intenses, notre héros va profondément changer et affecter son environnement.
Voilà les grandes lignes du scénario qui, malgré quelques éléments supplémentaires que nous ne dévoilerons pas, ne vont pas beaucoup plus loin que ça. Et c’est bien là tout le problème du film qui, en 1h30, ne raconte finalement rien de bien nouveau ou original. Pour être intéressant, Titan aurait dû aller chercher ailleurs et proposer un message de fond plus épais ou bien au moins mieux développer les relations entre ses quelques personnages et notamment les différents soldats qui participent à l’étude, car ici difficile de véritablement s’intéresser à ce qui se déroule sous nos yeux.
Sam Worthington, vu dernièrement dans l’excellente série Manhunt: Unabomber (que je vous recommande à l’inverse chaudement) fait ce qu’il peut pour donner corps à l’évolution compliquée de son personnage très motivé par sa mission (même chose pour Taylor Schilling de Orange is the New Black), mais à presque aucun moment l’histoire qui manque cruellement de finesse dans son écriture ne fait mouche. Certains changements arrivent beaucoup trop vite pour que le spectateur évolue graduellement avec eux et, globalement, Titan n’a tout simplement pas grand intérêt.
Le film n’est pas vraiment mauvais en lui-même, mais tout y est téléphoné, assez aseptisé et plat. Il y a bien quelques plans sympathiques, mais rien de bien folichon à relever côté forme qui viendrait compenser le manque cruel de fond. L’accroche “La science n’est plus une fiction” (ou “Evolve or die” en VO) sur l’affiche met d’ailleurs la puce à l’oreille avant même de lancer le film sur l’absence de véritable message. Même la musique est assez absente en dehors de quelques envolées où le réalisateur donne l’impression de se souvenir qu’il a engagé un compositeur et lâche tout d’un coup.
Titan : tl;dr
Parfaitement dispensable. Voilà ce que l’on retiendra de Titan et de son scénario relativement inintéressant déployé pendant 1h30 qu’on aurait préféré passer à faire autre chose. Le film porté par Sam Worthington n’a pas grand-chose pour lui et fait à peine office de divertissement oubliable du dimanche soir. Dommage, ratage, comme on dit.
Critique originale : https://www.begeek.fr/titan-notre-avis-sur-un-film-de-sf-trop-terre-a-terre-et-dispensable-268274