Le point de départ est intéressant, à savoir le retour, 25 ans après, des participants d’une expédition botanique, dans le territoire des Waorani [qui chassent à l’aide de sarbacanes, et découverts par des missionnaires chrétiens évangéliques, dont l’Américaine Rachel Saint (1914-1994) en 1955], sur la rive droite de la rivière Napo (1 100 km de long, affluent de l’Amazone) en Equateur. Beaucoup de Waorani (qui parlent le quichua ou kichwa) sont morts depuis, notamment par suite d’infections microbiennes issues du monde extérieur. Le documentaire traite 2 sujets qui auraient pu faire l’objet de 2 films séparés [car le long métrage est peu long (1h43), notamment la rencontre, un peu voyeuriste, avec un Waorani centenaire, atteint de tremblements, énumérant ses amis décédés)] : l’ethnobotanique (permettant de bénéficier des connaissances ancestrales des plantes par les Waorani, sachant qu’il reste à identifier 10 000 plantes en Amazonie) et l’exploitation pétrolière [à partir de 1972, après une exploration sismique qui s’est traduite par une maigre indemnisation (40 $ / ha) et vite dépensée par les Waorani] qui les a chassés de leur territoire (d’une grande richesse biologique, 600 espèces végétales répertoriées sur un seul hectare). Des Colombiens sont même venus abattre des cèdres acajou (Cedrela odorata) (1 cèdre permettant d’obtenir 1 200 planches). Leur territoire a pu être exploré puis exploité grâce à la construction d’un pont sur le Napo (dénommé Torob’oro par les Amérindiens). Il existe aussi 2 peuples qui vivent en autarcie, refusant les contacts, les Tagaeri et les Taromenanes.