Total Recall par Ni Mon

Avec Total Recall, Verhoeven démontre qu'il est un très bon artisan dans tous les genres. Après le drame psychologico/fantastique Le quatrième Homme, le film de super héros avec Robocop ou, dans une moindre mesure, le film historique avec La Chair et le Sang, il nous offre cette fois une pur produit de science-fiction. Une chose à noter pour ce film: alors que la plupart des acteurs de Verhoeven ne sont pas connus ou sombrent dans l'oubli après avoir tourné avec lui (Hauer, Weller,...), Verhoeven se paie ici le luxe non seulement d'emploi une super star avec Schwarzenegger, mais aussi de révéler le talent de celle qui deviendra l'une des actrices phares de la décennie: Sharon Stone. Celle-ci a d'ailleurs un rôle très intéressant puisque c'est elle qui introduit le doute dans l'esprit de Quaid (et du spectateur).

Faisant montre une fois de plus d'un talent inné pour la mise en scène et le storytelling, Verhoeven nous emmène sans difficulté dans un univers glauque mais riche d'idées et de coeur. On découvre sur Mars une atmosphère bien particulière, à des années-lumière (justement) du kitch du cinéma d'exploitation italien post-Star Wars.

Bien sûr, puisque le rôle principal est attribué au futur-gouverneur de Californie, il n'est pas surprenant que le film prenne une forte inclinaison vers l'action. Mais il ne faut pas tout confondre: il s'agit d'un film de Verhoeven, donc les thématiques abordées ne se résument pas à du flingage comme cela aurait pu être le cas chez d'autres. Ici, le film fait la part belle à des questions aussi essentielles que la quête de chacun pour son identité profonde. Le passé de Quaid ne l'empêche en rien de choisir la voie qu'il pense être la plus juste, comme il le démontre tout au long du film.

Au programme, on a des scènes culte comme les premières scènes de rêverie, celles avec Sharon Stone, déstabilisantes, mais aussi la fin qui nous ferait presque sortir les yeux de nos orbites...merci M.Verhoeven.