Premier volet d'une trilogie, Totally Fucked Up raconte le quotidien bien terne d'adolescents homosexuels en proie à un mal-être indéfinissable. Si le réalisateur avait su exprimer les tourments de ses personnages avec justesse et authenticité, on aurait pu avoir quelque chose de fort. Malheureusement ce n'est pas le cas, mais quelques éléments permettent au film d'éviter l'échec le plus total.


Le long-métrage est entrecoupé d'interviews des personnages, chacun exposant ses questionnements existentiels, ses opinions sur le monde, ses projets futurs, etc. Cela ne développe pas grand chose puisque chaque protagoniste est un quasi-anonyme. Les membres de ce groupe d'ados n'ont pas vraiment de personnalité (en dehors du cliché "rebelle des années 90") et forment plus une masse qu'autre chose. Par conséquent, lorsqu'ils montrent qu'ils sont déprimés et qu'ils pensent au suicide, cela laisse complètement le spectateur de marbre tant cela paraît artificiel et écrit.


Pourtant, lorsque qu'ils traînent tous ensemble quelque part, il se passe un truc. Je ne sais pas si cela est dû à l'alchimie des acteurs ou quoi, mais la scène où il jouent à un jeu de société, j'ai trouvé cela totalement crédible. C'est bête de ne pas avoir mis plus de moments de ce genre. De toute évidence, Araki préférait qu'ils explorent chacun de leur côté les problèmes de la communauté LGBT (Sida, infidélités, rapports sexuels à tout-va, etc.), mais tout ce qui est rapporté n'est pas intéressant, on nous expose que des lieux communs et on ne nous apprend rien. Et puis, le côté trash typique du réalisateur sabote tout seul son intention de départ, ça créé un univers faux qui n'existe que dans la tête d'Araki.


Finalement, le seul vrai intérêt de Totally Fucked Up c'est son ambiance profondément enracinée dans les années 90. Cela se ressent dans les coupes de cheveux et les vêtements bien sûr, mais aussi dans la sélection musicale qui n'est franchement pas dégueu. Mais bon, ça ne vaut pas le coup de se taper le scénario qui ne va nulle part et tous les clichés LGBT juste pour profiter d'un petit retour en arrière.

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le 4 déc. 2015

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