Oui... Bon... Au moins j’aurais essayé ; je me serai efforcé de nourrir le secret espoir qu’Amalric pouvait cacher une âme profonde de cinéaste, d’esthète, d’artiste… Alors oui, je sais bien qu’il doit encore y en avoir des pelletées de ces gens qui auront adoré ce film, qui lui auront distribué des 8, 9 ou 10/10 enthousiasmées… et finalement tant mieux pour eux.


Pour ma part, je ne comprends pas. Il ne se passe rien, on enchaîne les scènes et les saynètes sans réel souci de rythme, sans aucune densité dans le propos, alternant entre le ringard, le beauf et la bobo attitude. Le seul souci semble être l’authenticité : l’engueulade qui fait vrai, le geste désabusé qui fait spontané... Mais l’erreur est de croire qu’en évitant l’effet d’artifice on évite le faux. Au moins, messieurs les « auteurs », l’artifice donne l’illusion d’authenticité tout en stimulant son spectateur. Ici, on ne stimule rien.


Le pire c’est qu’au final cette "Tournée" nous ressert tous les stéréotypes de scènes pensées comme « étant du monde réel » afin justement de remplacer les habituels clichés des films artificiels. Au final, le résultat est le même. Une fausse scène d’engueulade à cœur ouvert ici (avec les traditionnels surlignages), une fausse scène de cul bien plate là (bah, faut que ça fasse vrai : ils doivent pas vraiment être inventifs les pauvres dans la baise, non ?), et enfin et surtout des atermoiements là, là, ici et là aussi tiens pendant qu’on y est (Mais putain ! S’ils sont si malheureux que ça les cinéastes du monde parisien : qu’ils arrêtent le cinéma !) On regarde juste un homme du monde du cinéma parler de son monde au travers d’une comparaison aussi grossière que risible avec le monde du spectacle. Mais quel égocentrisme, et surtout quelle goujaterie !


Alors après, chacun son trip, mais ceux qui se reconnaissent un temps soit peu dans ma façon de voir les choses, vous savez désormais à quoi vous en tenir avec ce dernier et fameux « prix de la mise en scène » de Cannes...

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le 1 nov. 2017

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