Philippe Claudel a décidé de parler d'un sujet qui pourrait sembler grave sous la forme d'une comédie. Alors pourquoi pas. C'est donc l'histoire d'un homme qui a élevé seul sa fille car sa femme est décédée lorsque cette fille en question n'était qu'un nourrisson. Si le choix de la comédie semblait original et ambitieux, le film tombe vite dans la maladresse et une forme de cacophonie embarrassante.

Claudel aurait mieux fait de se concentrer sur l'histoire principale, sur les rapports entretenus avec sa fille. Au contraire de cela, le film se perd dans une multitude de petites histoires annexes. Celle du frère révolutionnaire qui fuit la tyrannie berlusconienne en regardant de jolies filles à la télévision aurait été suffisante. Mais lorsqu'on rajoute une factrice écervelée qui se lance dans la révolution, une collègue de chorale quelque peu ambiguë, une maison de campagne achetée entre amie...

Et que dire de l'intervention de Clotilde Coureau ? Son arrivée dans le film est extrêmement lourde, dès son apparition on comprend très bien ce qu'il va se passer. Sa manière de se confier sur les relations qu'elle entretien avec sa mère sans aucune pudeur est plutôt étonnante.

Au registre des scènes qui laissent pantois, on peut rajouter celle de l'effondrement de la grange dans un bruitage digne des meilleurs films amateurs. Sans oublier l'apparition des "mortes" dans la scène finale qui rajoute au pathos ridicule. Un pathos qui est renforcé par la jeune malade de l'hôpital qui se laisse aller à dire qu'il faut être conscient que les morts ne reviennent pas dans le monde des vivants, non ? Vraiment ?

Puis, je trouve qu'Irina n'est pas crédible, ça sonne souvent faux, notamment dans ses colères (lorsqu'elles ont lieu en français). C'est un peu décevant...

Malgré tout cela, ma note n'est pas si catastrophique, c'est vrai. Et c'est du au magnifique jeu d'acteur de Stefano Accorsi qui arrive à tirer toute la marmaille avec l'aide de Neri Marcoré, son frère dans le film. Ils forment un duo au potentiel comique très élevé qui est plutôt bien utilisé !

Et puis, au moins, grâce à ce film, on peut se rendre compte que Strasbourg est une jolie ville pas toujours sous le ciel gris ! Et aussi que l'accent italien est toujours aussi beau !
Zyppi
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le 31 mars 2011

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Zyppi

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