À la sortie de Tout sur ma mère, Pedro Almodovar est déjà reconnu internationalement mais n'a pas encore atteint son sommet en terme artistique et de popularité, c'est fait avec ce long-métrage. L'auteur espagnol gomme en quelque sorte ses excès d'excentricité, ses éclairs comiques parfois d'un goût douteux et atténue sa palette de couleurs moins criardes qu'à l'accoutumée. Alors que sur le papier le script a tout d'une mauvaise télé novelas ! Avec son intrigue à tiroirs, menant une mère endeuillée de Madrid à Barcelone à la recherche de celui qui est le père de son fils décédé dans laquelle on trouve des prostituées transsexuelles, une nonne enceinte, des actrices toxicomanes et autres joyeusetés du même acabit, le tout dans un mélodrame à références multiples frôlant par moments le tragique. Comme toujours chez Almodovar, les actrices sont formidables et en particulier Cecilia Roth vraiment magnifique dans la peau d'une mère eplorée.