Toy Story 4
7.1
Toy Story 4

Long-métrage d'animation de Josh Cooley (2019)

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Le premier Toy Story, sorti en 1995 (quasiment 25 ans déjà !), est sans conteste le film qui lança la mode des films d’animation, et qui installa la notoriété de Pixar comme studio de qualité. Trois films plus tard, et force est de constater que la saga a réalisé un sans faute, ce quatrième opus inclus.


Le Toy Story des années 2020


Déjà qualifié de chef d’œuvre par les critiques, même si pour notre part c’est un peu exagéré, Toy Story 4 est effectivement bourré de qualités, tant au niveau du scénario que de l’animation des personnages qui ont tout deux pris un tour très modernes. Plusieurs avancées sont en effet à noter : premièrement, le ton de l’humour a changé, s’inspirant de ce qu’il se fait dans les films Marvel, avec par exemple le nouveau duo comique de Ducky et Bunny. Ensuite, Bo Peep la bergère, qui n’était qu’un love interest effacé de Woody dans le premier épisode puis qui a tout simplement disparu à partir du troisième, est devenu une femme indépendante et combative, des atouts qu’elle revendique fièrement et qui sont heureusement dans l’air du temps.


Le scénario ressemble toutefois à ce que nous avons vu dans les épisodes précédents : là encore, il s’agit d’une mission de sauvetage. Le schéma a été déjà vu : un ou plusieurs jouets se retrouvent en situation de danger, et un qui y a échappé (Buzz ou plus souvent Woody) doit les secourir. Pourtant, les atouts sont tout de même nombreux. Les jouets que nous connaissons sont quasiment remplacés par de nouveaux, ce qui apporte un vent de fraîcheur et agrandit l’univers. Le jeu vocal est toujours excellent, avec l’éternel Tom Hanks derrière Woody, Tim Allen derrière Buzz et surtout Keanu Reeves (vu récemment dans le trailer de Cyberpunk 2077 et John Wick : Parabellum) derrière Duke Caboom, où il interprète son premier personnage chez Disney, qui apparemment rêverait de le voir dans le Marvel Cinematic Universe. Évidemment, les graphismes s’améliorent de film en film, dont le niveau a toujours été excellent (le premier opus a très bien vieilli), et ici nous sommes une de fois de plus subjugués : pour exemple la pluie au début du film qui est réaliste à souhait.
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Exactly sister !


Être sois-même est la meilleure des façons de vivre


Dans Toy Story 4, Woody est délaissé par Bonnie, lui qui pourtant fut le leader des jouets d’Andy pendant des années. Voulant toujours prouver son utilité, il accompagne son enfant à son premier jour d’école ( un moment tragique vous vous en souvenez). Par un enchainement d’évenements, il participe à la création de Forky, son nouveau jouet. Nous assistons alors à ce moment où le jouet prend vie, ici non pas dans une usine chinoise mais au sein de l’endroit le plus innocent qui soit : une école maternelle. Créé à partir de détritus, Forky se considère comme un déchet, et ne cessera de vouloir rejoindre la poubelle, là où il estime être sa place. Woody arrivera à le convaincre du contraire : ce qui compte ce n’est pas d’où l’on vient, mais ce que l’on veut devenir. L’image que nous renvoyons n’est pas si importante si d’autres croient en nous, et surtout, si nous croyons en nous-mêmes.


Ce qui importe finalement, c’est que Bonnie voit en Forky ce qu’Andy voyait en Woody : du réconfort, une source de joie et de protection. Même s’il est moche et bancal, Forky compte aux yeux de son enfant, et c’est le principal pour un jouet. C’est par ailleurs l’occasion pour Woody de trouver un nouveau sens à son existence : cette mission qu’il s’est donné lui permet de faire le deuil de sa précédente relation et d’avancer. Chacun doit se trouver des objectifs qui lui sont propres, peu importe leurs natures, tant que le bonheur y est : c’est en substance le message de cette intrigue.
Dumbledore KultureMania
Tu es quelqu’un d’important


Believe in yourself


Comme dans chaque épisode de Toy Story, le scénario fait la part belle à la notion de rejet et du désir d’être accepté, des thèmes récurrents de la saga. Trois figures s’opposent ici : Bo qui le fut mais qui fut mise de côté, Gabby Gabby, la nouvelle antagoniste, que personne n’a jamais accueilli et qui désire cela plus que tout et Duke Caboom, qui a failli l’être. L’un comme l’autre ont trouvé une solution pour faire face à ce sentiment : Bo s’est endurcie et à accepter cette idée d’être dorénavant seule, tandis que Gabby cherche à changer pour les autres afin d’augmenter ses chances, tandis que Duke est dans le déni. Évidemment, ils sont heurtés par leur situation : il n’y a pas de bonnes méthodes pour y faire face.


La solution finira par venir, les deux femmes seront acceptées telles qu’elles sont, en ayant le courage de s’ouvrir aux bonnes personnes. Une belle leçon de vie pour une œuvre qui comme à chaque fois, se révèle bien plus mâture qu’il n’y paraît. Quand à Duke, hanté par son échec initial, il saura se surpasser, ce qui l’amènera à comprendre que sa véritable valeur est en lui.

KultureMania
8
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le 4 juil. 2019

Critique lue 441 fois

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