Je ne sais pas ce qu'il y a de plus terrible dans ce film : la fin ou avoir vu assez vite la fin arriver, comme inéluctable ? Parce qu'on y croit à la réalité de ce monde rural avec ses relents de violence intrinsèque, ses relations de dominations où la loi du plus fort est toujours la meilleure, où très vite on dresse les garçons à être des durs, où il faut faire la preuve de sa masculanité pour ne pas être une victime, où pour ne pas être écrasé, il faut écraser, faire du mal, exclure les autres autour de soi. Parce qu'on espère quand même que l'histoire ne va pas se répéter, qu'il va y avoir une justice, quelqu'un, quelque chose pour éviter la tragédie qui pointe tranquillement le bout de son nez. Un film si noir qu'on pourrait tout à coup se mettre à préférer définitivement la compagnie des chiens à celle des hommes. Un film si noir que, même avec un cœur bien accroché, il sera difficile de ne pas en ressortir avec la nausée. Une mention spéciale pour Albano Jerónimo.