Le dernier choix d'Ecosse

Choisir d'écrire une critique, choisir ses mots, choisir son angle d'attaque, choisir sa note, choisir de la lire, choisir de liker, choisir de commenter, choisir SensCritique ! :)

Choisir de conclure après cette facile mise en abyme introductive, probablement présente dans tout un tas d'autres critiques d'ailleurs, ou continuer... Parce que Trainspotting mérite bien que je me décarcasse un peu vu ce qu'il représente à mes yeux, l'un des films les plus cultes qui soient pour les bientôt-vieux-machins de ma génération. Peut-être bien d'ailleurs que ce (genre de) film m'a aidé à ne pas tomber dans le piège de la drogue dure, me contentant d'ales et fines herbes ; qui sait ? Alors je lui dois bien ça.

Car effectivement, si le méga-trip presque funeste de l'enfonçage au sol sur tapis rouge aurait plutôt tendance à nous pousser vers de sublimes Perfect Day, qui ne se souvient pas de ceux, too bad, survenant dans la chambre aux papiers peints de locos dégueulasses du héros ? Surtout lorsqu'au plafond un bébé-araignée vient jouer avec son cou les blafards contorsionnistes ?
Et puis bon, si c'est pour finir dans un squat - sorte de théâtre des ombres - aussi pourrave que celui gouverné par la virile mère supérieure : non merci !

Mais que faire lorsqu'on a déjà un, voire deux pieds dans la dope ? Se laisser mourir l'extase à portée de bras ? Se mettre au valium avec trois seaux bien alignés pour recueillement, option opium en suppos pour une descente aux waters ? Suivre le conseil de la métadone sponsorisée par l'état ? Ou enfin se shooter à la bulle immobilière en bon soldat aliéné du capitalisme triomphant ?
Que de prisons finalement... Surtout lorsque celle des amis de galère, qui pour la plupart ne valent guère mieux que leurs propres intérêts, se referme inlassablement sur vos tentatives de reconquête... d'une île britannique où l'écossais de base n'a plus que le foot et la bière pour noyer son chagrin d'annexé de la loose.

Plus prosaïquement, la force majeure du petit chef-d'oeuvre de Danny Boyle (après l'excellent Petits Meurtres entre Amis) tient avant tout dans sa BO, très à-propos. Mais il y a aussi son rythme effréné, assez novateur pour l'époque, ses acteurs, son humour et sa crudité (quoique la scène des draps de Spud me semble dispensable), ses clins d'oeil (Abbey Road), ou encore son final dans le ton de l'intro bouclant la boucle avec efficacité.

Choisir d'être un mouton ou pas.