Sur un groupe Facebook d'échanges et de vente de VHS, j'avais vu des membres discuter du film Water power, et de ses différentes versions, censurées ou non. J'ai cherché à savoir ce que c'était que ce film : il s'agit d'un mix entre porno et horreur, où un homme force ses victimes à subir un lavement.
Je pensais ne jamais regarder ce truc que j'imaginais trop extrême pour moi, mais un des membres de Senscritique (Nihilist_Holocaust, coucou !) m'a parlé de The taming of Rebecca, un autre porno de type "roughie", un genre qui présente des sévices réels. Dans un article que j'ai trouvé sur ce film, ils citaient les 3 pires roughies.
Tout en étant rebuté, puisque ma limite correspond toujours à celle entre le réel et la fiction, j'étais assez curieux d'en voir un. Et bien que Water power ait été en seconde position de ce top 3, je me suis dit que je supporterais plus facilement des lavements que des gros plans sur un clito percé, comme il y en a dans The taming. Après tout, j’ai déjà vu un infirmier aider un handicapé à chier en lui retirant la merde de ses fesses (merci le Found footage festival).
J’ai donc proposé à un ami de voir le film, en pensant/espérant qu’il dirait non. Il a accepté. Je ne lui avais même pas dit de quoi ça parlait, mais il était toujours partant ensuite.


Jamie Gillis, acteur de Gorge profonde 2 et Walking toilet bowl 1, joue "The enema bandit" (enema = lavement), un type qui a déjà l’air d’un grand pervers au début du film, puisqu’il épie sa voisine et a ses murs recouverts de photos pornos, bien que jusque là il ne soit pas encore fan de lavements.
Ce qui est drôle, c’est qu’à la moitié du film, on découvre qu’il a une copine, qu’il néglige. Il la dégage de chez lui en gueulant, et on ne la verra plus jamais.
Un soir, notre héros arrive dans un bordel fort particulier, à l’aspect sophistiqué, où l’on offre aux clients tout un panel de traitements spéciaux.
Après une banale fellation, le héros se montre intéressé par un lavement ; ça tombe bien, il y en a un en cours de préparation, auquel il va pouvoir assister.
Tandis qu’il prépare l’opération sur une cliente, le médecin du bordel explique tout ce qu’il faut sur l’usage d’une poire à lavement, les origines de cette pratique, le type de poire utilisée, etc. C’est comme un tuto, mais sur les lavements, et tout se déroule en gros plan, pour qu’on voie bien.
Quand le lavement en lui-même se fait, le médecin et le héros jouissent. Mais vraiment, on dirait qu’ils ont l’orgasme de leur vie (enfin il faut dire que le doc se fait sucer en même temps par son assistante).
Mais alors que c’est un moment de plaisir pour eux, étrangement le réalisateur a choisi d’évoquer l’horreur qu’il imaginait que le spectateur allait ressentir, en plaçant par dessus cette scène un des thèmes musicaux de Psychose.
En fait, le réalisateur Shaun Costello lui-même n’y voit rien d’excitant. Sur IMDb, là où il y a habituellement un résumé du film, il y a un texte de Costello racontant la genèse du film. On lui a réclamé un porno avec des lavements. Et dans l’histoire, tous les gens impliqués semblent en être gênés. Costello a juste suivi les instructions.
Mais je ne comprends pas, il y avait vraiment une demande ? Qui est-ce que ça fait bander un truc pareil ?


En tout cas, ça plaît au héros du film (qui s’appelle Burt, mais on ne connaît même pas encore son nom à ce moment là de l’intrigue) qui achète de la documentation, et de retour chez lui, il en revient à son activité quotidienne : il observe sa voisine au téléscope. Constatant qu’elle suce un autre type, Burt se montre très déçu de son comportement. Eh oui, car ils ne sont même pas mariés !
Cette fille est sale, et il se fait un devoir de la purifier ; elle a besoin d’un lavement !
La suite du film consiste essentiellement en plusieurs viols, à la fin desquels Burt fait un lavement à ses victimes. Oui, il faut l’avouer, il y a des défauts dans la caractérisation du personnage, qui souille les victimes de son sperme tout en leur reprochant leur perversion sexuelle.
On en vient seulement à distinguer les séquences par des petits changements à chaque fois : un coup Burt s’attaque à un couple de lesbienne, un coup il alterne entre mettre sa bite et la poire à lavement dans le cul de la fille, etc. (oui, encore une fois, c’est pas logique, s’il l’encule en même temps, elle sera jamais propre !)
Moi qui appréhendais la première des scènes de lavement, au final c’est la seule chose que j’attendais, car c’est la seule originalité qui allait poindre en conclusion de scènes de sexe ennuyeuses. Et encore, pour un porno, je trouve que Shaun Costello met bien peu en avant les rapports sexuels. Il savait que le film n’allait pas exciter grand monde.
Les lavements se répètent mais ne se ressemblent pas. Il y a une scène avec les lesbiennes dans une baignoire, où chacune a un jet de merde liquide qui jaillit de sa croupe. C’est surprenant ; "festif", comme l’a dit mon comparse.


En parallèle, après seulement le premier viol, le chef de la police met la pression à ses hommes pour qu’ils retrouvent le criminel ; ignorant que c’est un bon catholique, un justicier qui fait tout pour laver les catins de cette ville.
On ne sait trop comment, les policiers le retrouvent assez vite ; on n’aura rien vu de l’enquête, par contre on aura vu un des flics baiser sa coéquipière. Lors d’un montage parallèle avec Burt et les lesbiennes, on voit le policier lécher le fessier de sa collègue, lui nettoyant à sa façon l’anus. Assurément, une façon de dresser une parallèle entre lui et le violeur, de montrer qu’ils ne sont pas si différents !
Concernant le propos du film justement, je trouve qu’il aurait été plus intéressant que Burt ne viole pas ses victimes, qu’il se contente de leur insérer la poire à lavement, ça aurait été un symbole de son impuissance.
Mais bon, ce film est imparfait…
Ca se conclut par un message d’avertissement sur le nombre de viols aux USA. Ce foutage de gueule.


Je peux pas mettre plus de 1/10, faut pas déconner. C’est juste un film avec un type… qui fait des lavements…

Fry3000
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le 30 mai 2015

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Wykydtron IV

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