De la comédie dramatique à la science-fiction en passant par le biopic. Danny Boyle va toujours là où on ne l'attends pas. Difficile alors pour nous de lui coller une étiquette. On retrouve ici un condensé de l'esthétique auquel le réalisateur nous a habitué.

Trance est une œuvre trans-genre, entre le film de braquage à la Soderbergh, le Thomas Crown de John Mc Tiernan et le néo-noir. L'ambiance sombre, la confusion totale du héros, le tout avec une femme gravitant autour, pas de doute Danny connait la recette, lui qui est touche à tout. Vincent Cassel campe un voleur de tableau à la recherche de son butin perdu. Son associé James McAvoy (X-men : Le commencement) l'a doublé, seulement voilà, il a perdu la mémoire. Seul solution trouvée, lui faire subir des séances d'hypnoses chez la belle Rosario Dawson (Sin City). Et si le film nous prends par la main dans son prologue au allure de clip déjanté, c'est uniquement pour mieux nous perdre ensuite.

La danse des sorcières est ici une des clefs d'interprétation du récit. Avec deux niveaux : la réalité et le fantasme. Ce dernier s'insinue dans la réalité lors des séances d'hypnoses, pour, petit à petit, ne faire plus qu'un avec lui. Difficile sera alors de cerner les différents niveaux du récit. Le jeu sur les angles de vue, les couleurs ou le montage comme autant de sorcières tourmentant le spectateur. Danny Boyle se complait dans la confusion et ça se voit. Le montage est nerveux, le rythme frénétique, le tout sur une durée moindre (1h35). Contrairement à ses débuts, où le temps nous était laisser de faire attention aux détails, on en est empêché ici. Les cartes sont battues devant nous à vitesse éclair. Pas de manichéisme ici, chacun lutte pour son auto-préservation, pour distinguer le vrai du faux, et le spectateur en fera tout autant. Le film suit un jeu sur les couleurs vives, à grand renfort de saturation comme dans l'appartement de Petits meurtres entre amis. On peut alors se demander si elles ont pour rôle d’aliéner encore plus les personnages, et de les/nous détacher encore plus de la réalité.

On pense tout de suite à Memento et Inception de Christopher Nolan avec ce schéma de récit emboité. Le film à toujours deux longueurs d'avance sur le spectateur et c'est parfois agaçant. Boyle joue avec ses comédiens et nous manipule. Le jeu s'arrête là. L'esthétique clip confirme ce qu'on savait déjà sur les goûts du réalisateur. Après Trance, Trainspotting 2 en ligne de mire, aidé de John Hodge qui avait déjà signé l'original et Petits meurtres entre amis. Avec une sortie estimée en 2016, Danny aura le temps pour d'autres projets.
Zède
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le 31 mai 2013

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