Trancers 5 : Sudden Deth
Trancers 5 : Sudden Deth

Film DTV (direct-to-video) de David Nutter (1994)

On approche doucement mais surement de la fin de la saga Future Cop, Trancers en VO, avec ce 5ème film qui a été tourné en même temps que le précédent, histoire de faire quelques économies, d’autant que le 4ème et le 5ème film ne forment à proprement parler qu’un seul et même film, ce 5ème reprenant exactement là où le 4ème s’était arrêté. C’est d’ailleurs un procédé déjà vu chez Full Moon, cela a déjà été expérimenté plusieurs fois avec par exemple Subspecies 2 et 3 qui avaient été tournés en même temps. Nous avions quitté Jack Deth alors que, en plein Moyen-Age suite à un problème de machine à voyager dans le temps, il venait de sauver la veuve et l’orphelin (un petit groupe de rebelles) d’un roi maléfique (qui en fait est un trancer) qui leur menait la vie dure. Dans ce 5ème film, les vilains méchants veulent reprendre leur château, alors Jack va de nouveau aider les bouseux… euh, les rebelles, tout en cherchant à revenir à son époque. C’est intéressant hein ? Non ? Vous avez raison. Le quatrième opus était déjà assez nul, eh bien ce 5ème est du même acabit.


Future Cop 5 se montre à nous avec ses 1h13 au compteur, interminables génériques compris. Pire encore, il se permet de faire un récapitulatif du 4ème film en guise d’introduction, histoire que ceux qui ne l’ont pas vu s’y retrouvent, mais aussi et surtout histoire de grappiller encore quelques précieuses minutes. Cette 2ème partie du diptyque ne commence réellement qu’à 8min30 pour au final seulement 61 nouvelles minutes qui sont proposées. Sincèrement, en enlevant quelques scènes inutiles, il y aurait eu moyen de faire un seul film de moins de 2h. Mais les lois du pognon sont impénétrables et Charles Band sait que deux films rapportent plus qu’un seul. Bref. L’intrigue de ce 5ème film se concentre sur notre bon ami Jack Death qui continue de traquer les Trancers à l’époque médiévale et doit ce coup-ci trouver un objet mythique (une sorte de gros diamant) pour à la fois arrêter un roi Trancer maléfique et retourner à son époque. Cette deuxième partie va plus à l’essentiel que la première, qui se trainait en longueur, étant donné qu’il n’y a plus besoin de présenter les personnages, le 4ème film l’a déjà fait. Mais Trancers 5 n’en est pas meilleur pour autant. Il est une fois de plus trop bavard pour pas grand-chose et, clairement, on s’emmerde royalement du début à la fin tant tout est lent, mou, que ce soit les lignes de dialogues, les actions des personnages ou les scènes d’action pachydermiques. On sent que la durée est à chaque fois artificiellement rallongée et il n’y a aucune impulsion pour faire un tant soit peu avancer l’histoire plus rapidement. Comme si cela ne suffisait pas, la fin semble complètement précipitée, comme si le célèbre producteur avait balancé bien fort un « Bon les gars, y’a plus de pognon, on fait une dernière scène et c’est marre ! ».


Comme dit dans le texte sur Trancers 4, c’est à partir de là que le budget a été drastiquement réduit et donc il règne une fois de plus ici un kitch de tous les instants. C’est toujours aussi pauvre cinématographiquement parlant, avec des poursuites sans entrain dans des forêts ou dans des couloirs de châteaux bien kitchs, des dialogues mis en scène le plus pauvrement possible. Définitivement l’ambiance des trois premiers films a complètement disparu ici. Il reste malgré tout deux ou trois choses sympathiques, comme certains accessoires, certains costumes, ou encore la bande son, mais ce n’est à aucun moment suffisant pour relever le niveau de ce lamentable 5ème film. Tim Thomerson, qui interprète donc Jack Deth, semble tout aussi désabusé que son personnage, comme s’il en avait ras la casquette de cette saga. Tout le casting, à l’exception du grand méchant qui continue son cabotinage, est à l’ouest, offrant des performances sous Lexomil, comme s’ils étaient épuisés par le tournage de ce double film. Alors oui, on retrouve parfois dans les dialogues le second degré de la saga, avec quelques dialogues qui font mouche (celui entre Jack et « l’esclave » à propos des performances sexuelles de Jack), ou quelques petites références discrètes à d’autres films de la Full Moon (le Docteur Death de la saga Puppet Master est astucieusement cité). Mais clairement, il était temps que cette saga se termine. Un 6ème film verra malgré tout le jour 8 ans après, en 2002, mais uniquement par pur opportunisme, sans la même ambiance, sans Jack Death, et donc sans Tim Thomerson, pour un résultat apparemment catastrophique. Mais on y reviendra prochainement car vous le savez, sur DarkSideReviews, quand on commence une saga, on la termine, même s’il faut parfois beaucoup de courage…


Cinquième et avant dernier volet de la saga, Trancers 5 est à l’image du 4ème film, un beau ratage sur presque toute la ligne. Elle est loin la petite série B efficace de 1984, son ambiance travaillée, son héros charismatique, elle est loin…


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-future-cop-5-de-david-nutter-1994/

cherycok
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le 23 nov. 2023

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