Le film le plus bordélique jamais réalisé. D'un certain point de vue, c'est une qualité.

Ayant revu le film plusieurs fois depuis, mon avis ci-dessous sur ce troisième opus reflète ma première vision en 2011, qui a légèrement changé depuis.


Mon Dieu, mais quel bordel, quel bordel !
Oulah je m'égare, excusez-moi. Mais la première chose à laquelle j'ai pensé en sortant de la salle, c'est bien le bordel.
Je m'explique mais commençons par les bons points :
Ce troisième volet se démarque indéniablement par son pessimisme et sa noirceur, loin de ce qu'il y avait dans les deux précédents opus. C'est d'ailleurs cette atmosphère si tendue qui rend le film intéressant et atypique. La façon dont l'homme est représenté dans sa pire trahison, avec Patrick Dempsey, est bien la seule chose qui laisse à réfléchir. Sur ce point, Michael Bay ne nous avait pas menti. Il atteint même parfois quelques sommets de son cinéma à certains passages. Je pense notamment à cette superbe scène avec le Decepticon Vautour qui se transforme en robot rose pour tromper la vigilance de ses victimes. Cette scène, découpée astucieusement par écrans noirs ne dure même pas une minute mais installe déjà une atmosphère de thriller tout à fait réussie. La meilleure scène du film. Comme quoi quand il vaut, Bay peut faire très fort.
Les effets spéciaux sont toujours aussi géniaux.
Et enfin, Megan Fox était vraiment bien mais je préfère de loin le jeu nettement plus naturel et singulier de Rosie H-W, qui apporte un grand + au film.
Ensuite, les défauts de ce "Transformers" :
L'humour est moins présent mais reste toujours aussi gras et lourdingue que dans le second volet.
Le film est décousu à l'extrême. Le scénario est tout simplement bordélique à souhait. Tout se déroule à la vitesse de l'éclair et je crois bien que tout ça aurait pu tenir sur deux films bien définis plutôt que sur 2 heures 30 longues et presque agaçantes. A force de tout vouloir faire trop rapidement, le scénariste expédie l'ensemble en moins de deux si je puis dire et ne donne presque aucun souffle épique et émotionnel qui pourrait nous atteindre concernant cette collaboration alien-humain qui avait pourtant bien commencé dans le premier film. Ici, "Transformers 3" fait office de bouche-trou, de film qui ne sert qu'à boucler la série avec un troisième film. Les personnages (un John Malkovich excellent mais qui ne fait que passer), les robots, tout est beaucoup trop fouillis et finalement, j'ai lâché prise et ai laissé mon cerveau de côté. Et c'est bien dommage.
Les scènes d'action ? Mauvaises ou prodigieuses ? Et bien hélas, je dirais, et cela me fait mal au coeur de dire ça, elles sont assez mauvaises dans l'ensemble. Certaines sont géniales, mais l'ensemble est tout simplement illisible. Qui tape qui, quoi, comment ? Impossible de savoir, les scènes de mêlée sont insupportables d'illisibilité. Quel dommage ! A force de vouloir impressionner un maximum, "Transformers 3" laisse sur sa faim.
Voilà. "Transformers 3" est un grand sujet de discussion d'après moi mais en ce qui me concerne, c'est une déception. Malgré une mise en scène dynamique, ce troisième épisode s'avère moins jouissif et même moins spectaculaire que les autres malgré les moyens mis en oeuvre.
C'est une oeuvre incomplète et inachevée, laissant un arrière-goût amer. Et pourtant, il y a des moments de grâce et une certaine tension. Mais tout est trop vite expédié vers d'autres cieux. On dirait plus un match de boxe qui s'achève par une simple victoire et rien d'autre. Presque pas d'émotion, ni de ton épique. Seule la noirceur et le ton du film fait la force de l'oeuvre. Je note d'ailleurs qu'à la fin du film (SPOILER), pas particulièrement géniale ni explicative, la façon dont Optimus Prime défait Megatron montre d'un coup sec que la boucle est bouclée. Sur ce point, ce film est effectivement bien plus sombre et ténébreux. La colonisation est d'ailleurs bien mise en scène.(FIN DU SPOILER)
Bref, pas un ratage complet mais un travail incomplet. Et c'est d'autant plus frustrant que j'ai appris il y a peu qu'un quatrième film ne verrait pas le jour. Cette conclusion n'en est que plus décevante. Du coup, "Transformers 3" s'avère être le moins bon épisode de la saga, sans être pour autant honteux.
Ce film aura au moins le mérite d'être le plus gros bordel jamais réalisé au cinéma. Mais Michael Bay reste bel et bien un cinéaste imprévisible. Il est ici aux deux extrêmes niveaux de qualité, mais pas au niveau de la quantité concernant cette dernière mesure.