"Transformers : L'âge de Foutre des Gnions..."
Allez, je me lance. J'avais déjà hésité lors du 3e opus, je ne tiens plus. Par contre je vais pas non plus faire une critique pour chaque film, faut pas déconner, je vais me faire les 4 d'un coup, ou plutôt, je vais rapidement évoquer les précédents dans cette critique du 4e...
Alors on va pas refaire le débat ici, Michael Bay est un tâcheron. Néanmoins, c'est un tâcheron qui connait putain de bien son taf. Alors oui c'est un dictateur, oui il se pointe sur le plateau quand tout est déjà prêt genre 5 secondes avant de filmer, il se pose dans son fauteuil, crie "action", regarde son moniteur, crie "cut" et décide de passer à la suivante (bon, ok, parfois il fait une deuxième prise juste pour être sur, mais c'est assez rare). Et oui aussi, MB déteste les acteurs et que s'il pouvait tous les remplacer par de la CGI, il le ferrait.
Seulement voilà, MB il connait son taf, et il sait que pour qu'une CGI "look good", il faut de la prise de vue réelle à laquelle la rattacher, à laquelle l'incruster. Parce que les plans 100% CGI, plus t'en use et abuse, et plus ça se voit... Et c'est là le grand mérite de MB. Certes les Transformers sont des navets en termes d'écriture, de scénario, d'histoire, de jeu d'acteur et de cohérence générale, mais ce ne sont certainement pas de mauvais films d'action, ni de mauvais Blockbusters.
Et quand on sait faire la distinction entre un Blockbuster décérébré et un film qui raconte une vraie histoire et n'est pas fait uniquement avec comme seul objectif le pognon, on ne peut que reconnaître le talent général du maître, et ce dès le premier Transformers (et bien sur d'autres films antérieurs de sa filmo, comme le premier Bad Boys, mais on est là pour parler de Transformers ici).
Après, ça t'empêche pas de reconnaître qu'il a eu un sacré coup de mou sur le deuxième opus, qui est vraiment à la ramasse en ce qui concerne le cahier des charges d'un Blockbusters, confondant trop souvent "plans bourrés de CGI" et véritable action, notamment avec son aspirateur géant totalement inutile et "anti-climaxique".
Mais bon, dès le troisième, il se reprend, décidant de complètement supprimer les quelques bribes de scénario encore existantes afin de se concentrer uniquement sur le visuel. Et franchement, perso, j'ai adoré le 3e opus au moins autant que le premier, et le pire c'est que j'assume... Non, en fait, le pire, c'est que je m'apprête à récidiver avec Transformers 4.
Car ce Transformers est encore plus pété du ciboulot, encore plus "surenchère de nawak", encore plus "tu croyais que MB avait casé le nombre maximal d'explosions possibles dans un film ? Détrompes toi..."
Alors certes, changement de casting oblige, on doit se retaper quasiment une heure d'exposition des personnages. Mais, force est de constaté que s'il a encore du mal à rester cohérent tout au long du film, en termes d'exposition pure, il a fait d'énormes progrès par rapport aux précédents. Oui oui, je dis bien LES précédents car il avait, dans le 2 et le 3, la fâcheuse tendance à nous représenter des persos qu'on connaît déjà par coeur depuis le premier.
Aussi, ne nous trompons pas, MB n'a jamais été très doué (enfin, je parles que de MB, je me doute bien que c'est pas lui qu'écrit ces films, mais bon, c'est plus simple de tout lui imputer...) pour tout ce qui est punchlines. Les précédents Transformers peinaient déjà quelque peu à ce niveau, mais ici, bien que la qualité générale de celles-ci soit un chouilla meilleure que dans les autres, le fait qu'il y en ai bien plus noient les quelques bonnes trouvailles dans des ramassis de conneries du type "Mon mandat, c'est mon visage"... WTF ? C'est juste naze, on dirait une réplique de cour de récré...
Avec tous ces points négatifs, on est en droit de se demander pourquoi, hormis le 2, tous les opus ont récolté chez moi la note maximale...
Et bien déjà, j'essaye toujours de rapprocher le film des attentes qu'il suscite. Et aussi de la façon dont il nous est vendu. Alors je sais que je vais en faire hurler certains sur ce point, mais je suis désolé, selon moi on note un élève en fonction de ses capacités, et pas de manière générale comme si tout le monde était un auteur ou un mathématicien né... Donc du coup, quand je vais voir un Blockbuster, je ne vais certainement pas lui enlever des points parce qu'il a "quelques" incohérences. Sauf quand ces incohérences viennent directement gâcher le plaisir général ressenti devant le film, ce qui est rarement le cas chez MB (sauf par exemple justement Transformers 2).
Et dans ce sens, le 4e est tellement ubuesque qu'il mériterai presque que je redescende les notes du premier et 3e, mais c'est hors de question.
Néanmoins, T4 est pour moi le meilleur opus de la saga je pense. Parce que son scénar est à la fois suffisamment conséquent pour tenir le film sur la toujours aussi exagérée longueur de celui-ci, et à la fois suffisamment nanardesque et mal ficelé pour faire rire à ses dépends, mais pas trop non plus pour ne pas sortir complètement le spectateur du film, comme le 2 par exemple... Parce que si je fais partie de ces gens qui n'avaient pas grand chose contre Shion Desboeufs, il faut dire que Marky Mark envoie du pâté de tête, et quelle tête... Même si paradoxalement, je trouve que son jeu est franchement toujours le même quelque soit le film.
Et puis surtout, MB fait une nouvelle fois preuve de son talent de tâcheron. Le film est grandiose, grandiloquent, gigantesque, démesuré, et rien que de se dire qu'il a réussi à faire encore plus barré que le 3e dans les scènes d'actions mérite en soit un éloge. Même si j'ai été quelque peu déçu de l'utilisation des Dinobots, même si je comprends qu'ils ne pouvaient décemment pas avoir plus grande place dans ce film qui déborde déjà de toutes parts...
Enfin, c'est assez étonnant de voir que l'armée américaine maintient son apport à cette franchise dans cet opus qui, contrairement aux précédents, ne possède absolument AUCUN personnage de militaire "gentil", ou diront nous "positif" ou "sympathique". L'armée est étonnamment absente de cet opus de manière générale, et est remplacés par les Black Ops, qui, comme toujours, sont dépeints comme des patriotes extrémistes à moitié crétins. En revanche, il est plus que bienveillant envers le personnage représentant l'esprit "corporate" si cher aux américains...
Hormis cette déportation de la gentillesse envers l'armée sur les entreprises d'armement privées, le reste est sans conteste du grand classique de MB. Clichés raciaux positifs et négatifs se mélangeant allègrement dans un ensemble au racisme latent, et, ce qui me gène moins, misogynie constante, sont de la partie. Mais l'ensemble de ces défauts et de ceux cités plus haut donnent toujours ce cachet nanard qui font aussi la force de ces films.
En résumé, du grand Blockbuster décérébré crétin et ultra jouissif.
P.S. : Je n'ai pas su trop où parler de ce point, aussi je l'ajoute un peu à l'arrache en P.S., mais on sent clairement une haine de MB envers Pacific Rim, ceci trouvant son exemple le plus probant dans le choix du nom de famille des héros, à savoir "Yaeger", ce qui, ajouté au fait que le père de famille est un "inventeur" dans la robotique, semble clairement n'être qu'un pied de nez assumé à ce que MB doit considérer comme une copie éhontée de ses Transformers.
