Transformers - Le Commencement
6.9
Transformers - Le Commencement

Long-métrage d'animation de Josh Cooley (2024)

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(Critique V1.3)


Un film Transformers qui a tout compris en faisant une prequel crédible de la série et des origines de la guerre civile entre Autobots de Optimus Prime et des Decepticons de Megatron. Le réalisateur Josph Cooley et son équipe arrivent à se placer dans la continuité de la sérié américaine et du film de 1986 en faisant de Optimus et Megatron des amis sous les noms respectifs de Orion Pax et D16, mineurs d’Energon sur Cyberton sous le règne du guerrier Sentinel Prime.


Première chose qui me gêne un peu et un des seuls défauts du film heureusement : la voix de D16/Megatron, un peu trop pubère pour un futur chef du mal. Mais on pardonne puisque ce dernier et Orion sont censés être des jeunes robots avec des rêves et des loisirs de leur âge. Y a aussi Bumblebee qui est assez gênant au début, mais ça a toujours été le comique de service dans beaucoup d’incarnations et son mental est lié à une forme d’aliénation sociale.


Aliénation qui a pour source tout le propos du film et les origines de la guerre civile célèbre aux Transformers. Le film rajoute ainsi des éléments d’explication et de lore supplémentaires, sans qu’on ait à se coltiner des aventures ennuyeuses ou agaçantes sur Terre, et ajoutant un bon commentaire social :


La plupart des habitants de Cybertron travaillent dans les mines d’Energon pour fournir la planète Cyberton, et ne peuvent pas se transformer. Sentinel Prime dit en échange chercher la Matrice de Commandement (vu dans le film de 1986) pour lutter contre un envahisseur extérieur et les libérer de cette tâche ingrate, ce au nom des Prime originels, les chevaliers mandatés par Primus alias Cybertron.


Sauf qu’il s’avère que Sentinel a trahi les Prime pour devenir chef de Cybertron et a asservi les mineurs crédules en arrachant leurs capacités de transformation pour qu’ils fournissent sans le savoir les envahisseurs en Energon.


Nos héros Orion, D16, Evita et Bumblebee ont découvert ça en partant à l’aventure à la surface cristalisée de Cybertron et ont gagné des capacités de transformation à l’aide de Alphatrion, un des Prime d’origine. Le film brille justement de par son esthétisme synthwave et ses robots colorés.


Vite retour sur Evita : elle sert aussi à illustrer le mauvais traitement professionnel des femmes (quand Orion fait une connerie dans le mines en refusant de suivre les procédures, c’est elle qui se fait dégrader et reléguer à sa place). C’est raccord avec le fait que Sentinel Prime fait diversion sur sa trahison en donnant du pain et des jeux aux mineurs de Cybertron. Le panem e circenses mais version science-fiction.


On comprend aussi mieux que D16 devienne Megatron : en référence à Megatronus Prime et voyant qu’il a été trompé par Sentinel depuis des années, il se laisse aller à la colère et à la vengeance, ce qui lui aliènera les autres robots de la planète. Ses alliés et lui prendront le nom de Decepticons en référence à la déception que lui ont fait subir leurs modèles à présent devenus ennemis. Ils se prennent pour des rebelles mais finissent au final par chercher à remplacer un dictateur contre un autre.


C’est là qu’on comprend comment Starscream, Soundwave et Shockwave l’ont rejoint : ils étaient la Garde d’Élite des Prime avant, et c’était Starscream leur chef avant que Megatron ne le batte en combat singulier. D’où le jeu double de ce dernier pour tantôt le servir par flagornerie, tantôt le renverser. Mais on voit que les Decepticons n’étaient pas vraiment des pauvres gens floués devenus rebelles, mais plutôt des mercenaires véreux et opportunistes doublés par Sentinel.


C’est vraiment Orion qui murit pour devenir Optimus Prime, chef libertaire de la révolution et figure christique. De jeune mineur casse-cou immature, il devient plus maître de ses émotions et gestes et inspire à tous une vie meilleure.


C’est pour cela que quand Megatron le "tue" pour avoir tenté de l’empêcher Sentinel, Cybertron et les esprit des Prime le ressuscitent en lui donnant la Matrice de Commandement qui redonne à la planète de l’Energon et des fonctions de transformation à volonté.

Beaucoup d'autres symbolismes sont aussi à retenir, notamment Evita ensoleillée quand on lui montre l'emplacement de la Matrice, ou Megatron qui passe de mineur relégué aux ténèbres à chef des Decepticons suivi dans son ascension vers la lumière par ses troupes.


On voit aussi les raisons de la guerre civile entre Autobots et Decepticons : certains voient Optimus comme l’élu libérateur qui s’adresse aux plus humbles, tandis que d’autres voient Megatron comme le vengeur devenu chef suprême (mais entourée d’une élite autoritariste remplaçant une autre).


Un nouveau cycle de lutte pour la liberté s’ouvre avec Optimus recevant la Matrice donnant la lumière pour triompher des ténèbres. Ceci rend d’autant plus appréciable la passation à Rodimus Prime dans le film de 1986. Et donne aussi plus de sens à cette célèbre phrase d'Optimus rêveur et luttant pour la réunification des Autobots et Décepticons pour la liberté, car lui et Megatron étaient alors amis et unis pour cela :


Jusqu'à ce que nous ne fassions plus qu'Un !

Darevenin
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le 5 avr. 2025

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