Un monde au bord de la crise de nerfs

Tre Piani n’a pas fait l’unanimité à sa présentation au dernier Festival de Cannes, beaucoup de critiques reprochant un récit décousu, et un déséquilibre dans la structure narrative. Cela serait pourtant bien dommage de passer à côté d’un long-métrage évoquant les thèmes les plus chers du réalisateur, entre conflits familiaux, deuil, accidents et apprentissages de la vie. L’histoire, adaptée du roman Shalosh Qomot de l’israélien Eshkol Nevo, et resituée à Rome, emprunte les codes du film choral, où l’on suit trois familles vivant sur trois étages d’un même appartement de classe moyenne. Quand le fils de Vittorio tue accidentellement à moto et sous l’emprise de l’alcool, la femme d’un voisin proche, c’est toute une série d’événements qui s’apprête à bouleverser la vie de ce petit monde…


L’œuvre de Moretti évoque le poids de la responsabilité parentale, sous trois périodes différentes, les enfants et les parents grandissant, et leurs problèmes respectifs aussi. En choisissant de disposer les intrigues de manière parallèle, qu’il s’agisse de l’accident à la fausse accusation pour les enfants, comme la crise trentenaire des hommes, jusqu’à la peur de l’absence du mari ; Tre Piani renvoie aux difficultés de la vie communes à tous. D’un étage à l’autre, il n’y a pas tellement de différence, si ce n’est quelques années, le temps que le problème de l’étage du dessous revienne au supérieur. D’une allée, forêt à une classe éloignée, tant de lieux et de distances extérieures au cadre précis de l’immeuble, suscitant moultes agitations pour le parent. A l’inverse, et c’est la réponse de la première intrigue, l’encadrement effectif de l’enfant dans une cellule formatée seulement par l’éducation parentale ne le protège pas plus, la simulation de procès apprise au jeune fils le renverra plus tard devant ces mêmes tribunaux.


Critique en intégralité : https://cestquoilecinema.fr/critique-tre-piani-un-monde-au-bord-de-la-crise-de-nerfs/

William-Carlier
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films italiens, 2021 : Une année cinématographique, Les meilleurs films de 2021 et Les meilleurs films de Nanni Moretti

Créée

le 11 nov. 2021

Critique lue 485 fois

3 j'aime

William Carlier

Écrit par

Critique lue 485 fois

3

D'autres avis sur Tre piani

Tre piani
EricDebarnot
7

Pères / Peur

A la sortie de "Julie (en 12 chapites)" de Joachim Trier, nous avions été interpelés par la contamination évidente – que le film traduisait peut-être malgré lui – du cinéma d’auteur par la forme...

le 14 nov. 2021

15 j'aime

5

Tre piani
Cinephile-doux
7

Le temps soigne

Pour ceux qui ne connaissent pas encore Eshkol Nevo, espérons que Tre piani (Trois étages en traduction française) leur donne envie de se plonger dans l'univers de ce remarquable écrivain israélien...

le 17 juil. 2021

15 j'aime

2

Tre piani
FrankyFockers
9

Critique de Tre piani par FrankyFockers

Retour en grâce de Moretti avec un film d'une profondeur et d'une émotion rarement égalée dans son oeuvre. C'est un film à ranger du côté de la Chambre du Fils ou du Caïman, mais qui je trouve va...

le 6 mai 2022

5 j'aime

2

Du même critique

Frère et sœur
William-Carlier
1

Et... ta mère aussi !

Il n’est jamais agréable de constater le piètre jeu d’un acteur que l’on apprécie, surtout lorsqu’il est dirigé par un auteur. Le film d’Arnaud Desplechin est une souffrance constante, paralysée par...

le 23 mai 2022

30 j'aime

2

Black Panther: Wakanda Forever
William-Carlier
2

Pour les enfants

Il n'était pas possible d'attendre quoi que ce soit de ce deuxième volet du déjà très oubliable Black Panther, pour la simple raison qu'il n'y avait encore rien à ajouter à la matière très fine de...

le 20 nov. 2022

20 j'aime

1

Sans filtre
William-Carlier
8

Shitty Ship

Ruben Östlund ne met pas d’accord son public, qu’il avait un peu offusqué lorsque The Square avait remporté la Palme d’Or. On disait son style irritant, son propos social prétentieux en plus de...

le 29 sept. 2022

19 j'aime