Triangle par RaphiLeSobre
Triangle, c'est trois grands réal’ Hong-Kongais qui jouent au cadavre exquis avec un film. Le principe interpelle et l’affiche est alléchante, mais dans les faits c’est très moyen. La faute à un segment mollasson par Tsui Hark et une intervention de Ringo Lam à l'image de sa filmographie: datée et inintéressante. Seule celle de Johnny To est réussie grâce à un gros travail sur la lumière et la mise en scène, utilisant une situation exubérante comme il les affectionne pour nous caser quelques séquences d'action plutôt cool et un peu d’humour à la chinoise.
Reste qu’avec ce genre d’exercice de style, on n’évite pas une narration en dent de scie selon les réalisateurs et une intrigue hachurée. Le développement des personnages est lui aussi assez particulier. C’est encore dans le segment final que j’ai pris le plus de plaisir de ce côté-là. Johnnie To y met en avant l’Antiquaire, l’un des principaux protagonistes que l’on cernait mal en amont dans le film et qui au final se révèle être aux antipodes de ce que j’ai pu imaginer.
Dieu merci, c'est aussi à Mr To qu'ils ont laissé le soin de conclure. De cette façon, on finit sur une note plutôt bonne occultant l'horrible partie de Ringo Lam (dont je n'aime pas du tout ce que j’ai pu voir de ses réalisations) et éclipsant totalement celle pas folichonne de Hark.
Y'avait matière à avoir une belle figure isocèle, voire équilatérale pour qui aime Lam, mais au final c'est un bête triangle quelconque qu'on nous a tracé là.