Catherine Deneuve est absolument envoutante. Elle irradie le film de toute sa beauté magnifiée par la caméra de Bunuel. A côté d'elle, Fernando Rey, en vieillard cacochyme, devient de plus en plus étroit, ridicule et mesquin, reprochant à sa femme -jeune et belle- de se comporter comme lui.
La maladie de Tristana la change évidemment radicalement, et Catherine Deneuve réussit le tour de force de prendre alors un visage dur et âpre.
C'est magnifiquement joué et cela m'a fait penser au splendide film tiré de "Washington square" d’Henry James -l’héritière- où Olivia de Havilland compose tour à tour une naïveté sans borne puis une dureté à toute épreuve.
Quant à Fernando Rey, alter ego de Bunuel, il façonne un délitement de l'individu par la vieillesse tout à fait glauque et fascinant.
Un très grand film où chaque plan est nécessaire. C'est rare !