Pas appréciable par tout le monde, tant l'univers de Desplechin tient de la curiosité. Dans une interview, les acteurs qui jouent Paul et Esther racontent leur surprise face au texte : "Personne ne parle comme ça" ; avant de rencontrer le réalisateur et de s'apercevoir que'"Arnaud parle comme ça ".
Le texte est beau, porté par la voix nasillarde de Quentin Dolmaire et celle éthérée d'Esther. C'est presque du théâtre. Le personnage de Paul est d'une grandeur un peu idéaliste (" il n'a jamais menti") ou alors complètement perdue : il porte bien son nom de Dedalus. Il erre.
Quant à Esther, il faudrait en dire des choses sur ce personnage qui s'autoproclame idéal féminin dans sa première apparition. La suite révèle qu'elle est vide et le sent. On aimerait la détester, la blâmer, d'être aussi inconstante et de coucher avec tout le monde. De mener tout le monde à la baguette. Alors qu'en réalité ce sont les garçons qui l'utilisent, par manque de courage et d'imagination, comme le conclut Paul à la fin.
J'ai beaucoup aimé ce film pour ses quelques passages d'une grande poésie et de profondeur.