True Romance par Stache-mou
En 1993, soit trois ans après Sailor & Lula, Quentin Tarantino... pardon, Tony Scott nous expliquait sous la forme d'un road-movie déjanté sa vision de l'Amour Véritable.
Quentin Tarantino (c'est tout de même son scénario) est un grand cuisinier du 7ème art. Il a le chic pour nous concocter de délicieux petits plats cinématographiques en mélangeant des ingrédients piqués un peu partout chez ses confrères. True Romance est une sorte de grand wok dans lequel on aurait jeté Bonnie & Clyde, La Ballade Sauvage et Sailor & Lula, à la sauce Tarantino. Clarence (Christian Slater, une coupe de cheveux improbable), fan d'Elvis devant l'Eternel (comme le Sailor à sa Lula), ne peut s'empêcher de tomber amoureux d'Alabama (Patricia Arquette, aussi chaude que les routes de Georgie), jolie escort-girl payée pour le divertir. Le problème, c'est qu'elle aussi finit par l'aimer tendre, l'aimer vrai (comme dirait un p***** d'énergumène).
S'en suit un face-à-face entre Clarence et le maquereau d'Alabama, sorte de Jack Sparrow junkie wannabe black (Gary Oldman), une valise pleine de poudre blanche appartenant à des mafieux siciliens (dont Christopher Walken) qui apprennent avoir du sang africain par Dennis Hopper, une escapade entre Detroit et L.A en Cadillac rose bonbon, un Michael Rapaport complètement paumé, un Brad Pitt totalement stone sur son canapé, Tony Soprano apprenant les ficelles du métier et toute une collection de paires de lunettes made in 80's. Tarantino oblige, les morts s'entassent sous les répliques assassines qui fusent de toutes parts. Le casting est jubilatoire et la bande-son signée Hans Zimmer (qui revisite allègrement le thème principal de La Ballade Sauvage). On en oublierait presque que c'est Tony Scott derrière la caméra. Un vrai grand plaisir de cinéphile.