Tunnel (2016) – 터널 / 126 min.
Réalisateur : Kim Sung-Hoon – 김성훈
Acteurs principaux : Ha Jung-Woo – 하정우 ; Bae Doo-Na – 배두나 ; Nam Ji-Hyun – 남지현 ; Oh Dal-Su – 오달수.
Mots-clefs : Corée ; Film catastrophe ; Suspense.


Le pitch :
Lee Jung-soo est en route pour l’anniversaire de sa fille quand le tunnel qu’il traverse en voiture s’effondre. Le voilà coincé sous une montagne de béton et de terre, avec des secouristes peu préparés à une telle situation et un emballement médiatique prêt à dérailler. Avec peu de vivres à sa disposition, LEE Jung-soo va devoir lutter pour survivre.


Premières impressions :
Normalement, le film catastrophe, ce n’est pas franchement ma tasse de thé. Le mec qui arrivera à me traîner à un film type « 127 heures » n’est pas encore né. L’idée de voir un gars souffrir tout seul dans son coin, pour probablement y passer ou finir mutilé, très peu pour moi. Seulement, Festival du Film Coréen à Paris oblige, j’ai laissé tous mes préjugés de côté pour aller voir autant de films que possible et j’ai foutrement bien fait.


Alors bien sûr Tunnel ne révolutionne pas le genre, mais il porte en son sein une sévère critique de la gestion des catastrophes en Corée. Si le réalisateur Kim Sung-Hoon n’a de cesse de répéter aux médias que son film est basé sur le roman éponyme de So Jae-Won, écrit avant le naufrage du Sewol*, Tunnel comprend de trop nombreuses références implicites à la catastrophe pour qu’on soit vraiment convaincu de la réponse. Je lui ai d’ailleurs posé directement la question au FFCP. Après avoir noté le ruban jaune** que je porte à la boutonnière, il répondit que si le roman avait bien été écrit avant, le script du film l’avait été après, puis glissa quelques mots en fin de son intervention à la mémoire des naufragés. A bon entendeur…


Tout comme les adolescents pris au piège du navire, le héro Lee Jung-Soo est coincé dans un espace clôt, attendant sagement des secours qui n’arrivent pas. D’ailleurs, si le personnage principal enfile rapidement un t-shirt jaune, de la même couleur que celle rattachée au naufrage, si le film insiste autant sur la mauvaise préparation des secours, s’il dénonce la gestion politique et médiatique, ce n’est certainement pas un hasard. Toutefois, le film ne s’en retrouve pas pour autant écrasé et ne tombe pas dans la caricature.


Parmi les nombreuses réussites du film, il faut surtout noter la qualité des décors. Le réalisateur a choisi de privilégier au maximum des décors réels en tournant à l’intérieur d’une vraie voiture ensevelie pour l’occasion. La CGI, de grande qualité, n’a été utilisée que pour ajouter quelques détails. Du coup le rendu à l’écran est vraiment bluffant. L’autre grosse réussite est bien évidemment la performance des acteurs, à commencer par celle de Ha Jung-Woo. Tantôt drôle, tantôt tragique, il nous tient en haleine tout au long du film.


Concernant les points négatifs, citons une trop grande prévisibilité du scénario et un rôle trop faible donné à Bae Doo-Na. Dommage de recruter une si bonne actrice pour la limiter à jouer un personnage qui ne fait qu’attendre et pleurer, même si elle le fait plutôt bien.


En conclusion, Tunnel est bon divertissement que je conseille à tous les amateurs de films à suspense. Les droits ayant été achetés pour la France, nul doute qu’il devrait sortir en DVD ou au cinéma courant 2017.


*Le Sewol est un ferry ayant fait naufrage le 16 avril 2014 au large de la Corée. La catastrophe tua 300 passagers, en majorité des lycéens en voyage de classe.


**Le ruban jaune est un symbole de soutien aux familles des victimes et un symbole de la lutte pour que la vérité soit établie sur les causes du naufrage. Aujourd'hui, les familles se battent toujours pour que la lumière soit faite sur le drame ce que le gouvernement freine des deux pieds pour des raisons inconnues.

GwenaelGermain
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le 5 nov. 2016

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