Turtles Forever
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Turtles Forever

Téléfilm d'animation de Roy Burdine et Lloyd Goldfine (2009)

Pour un type comme moi, ce film est providentiel, c'est du pur rêve.

L'idée de départ est déjà fabuleuse : Le film est réalisé en 2009, et les tortues ont déjà quelques années et quelques produits dérivés derrière elles (par "quelques", comprendre des milliers de milliers). Il décide donc de faire une légère synthèse de ce que sont les tortues et de leur devenir. Génial.

L'action prend place avant la série actuelle (tout à fait recommandable au passage), et s'adapte donc à son époque en mettant en scène les tortues de 2003, une série qui, si elle péchait pas mal par un graphisme "nouvelle vague" assez fade et des épisodes pouvant parfois culminer au soporifique, avait le mérite de retravailler la personnalité de ses héros pour les teinter à nouveau de ce qu'était le comics d'origine, une oeuvre (croyez le ou non) sombre et violente à l'humour relativement grinçant.

On a donc Leo le chef de meute, sage et entreprenant, Raph le bourrin, gros con solitaire et aigri si attachant, Donatello la tortue savante experte en informatique devenue plus célèbre que le peintre, et Mikey, le gros gamin du groupe, "petit frère", l'esprit joueur et l'âme enthousiaste dans des personnalités qui au delà de leur simple bandeaux de couleurs, font qu'ils sont des personnages à part entière.
Les quatre tortues se voyant là où elle ne sont pas, partent à la rescousse de ce qu'elles prennent pour une blague d'imposteur, et se retrouvent devant elles mêmes... de la série de 1987... Putain j'ai déjà délayé, mais ce face à face est déjà tout simplement unique et savoureux. On a les quatre personnalités aux reflets badass incrédules devant les quatre tortues d'antan en plein dans leur délire cartoonesque et leurs blagues débiles. Une faille dimensionnelle a "mixé" les différents univers, et les deux séries se trouvent réunies dans le New York de 2003, plus "fidèle" à la réalité et "modeste" en fantasmagories que le New York de 87 que les tortues trouveront le moyen de visiter un peu plus tard, découvrant avec un oeil un brin moqueur les attaques de bananes mutantes sur la magnifique (fantasme de gosse désolé) April O'Neil comme on la connait tous.

(un peu comme ça quoi http://www.fteam.org/EDLB/wp-content/uploads/cequinousplaitchezellecestcommentdire.jpg)

Entre temps, le Shredder de 87 accompagné de Krang, formant un duo comique de méchants comme à l'accoutumée, a réveillé son alter égo de 2003, devant la puissance et le charisme duquel il se retrouve totalement écrasé (nan mais t'inquiète Shredder de 87; c'est toi qu'on aime <3 ). Le Shredder de 2003 (j'ai bien conscience que c'est un peu le bordel pour si peu de chose, mais je m'emballe, que voulez vous) décide alors d'utiliser toute la puissance des deux mondes pour retrouver les tortues originelles et les anéantir (HAHAHAHAHAAAAHAHA), histoire de couper la mauvaise herbe à la racine et détruisant tout reptile mutant à carapace dans quelque dimension que ce soit.

Hein ? Quoi ? ..Nan .. Tortues originelles ?? Nan ils vont pas le faire ?? Naaaaannn.... Si.
La dernière partie du film est absolument géniale. Honnêtement, le film prend les trois points qui le mène à 10 rien que pour ça. Les huit tortues que l'on suit depuis le début sont plongées dans un New York en noir et blanc, sombre et lugubre comme le décrit Raphael, le sourire aux babines. Où sont-ils ? (à ce moment là, le fan aguerri de la franchise frétille de partout sans encore vouloir croire à ce qui va se passer).

Nous sommes en 1984 : La naissance des tortues. Nos reptiles en couleurs vont se retrouver face à une version d'eux même à l'humour restreint et cynique, à la force de frappe exceptionnelle et à la rapidité improbable, attaquant tout en narration, décrivant leur implacable stratégie d'assaut, tel Marv dans ses heures les plus glauques. Les plus badass de 2003 vont chier dans leur carapace pendant quelques secondes avant d'arriver à faire entendre raison à ces quatre ninjas mutants nés d'un délire et devenus des légendes, le tout culminant vers un final conventionnel mais tellement bon avec un Shredder de la taille de King Kong faisant face à douze tortues déchaînées.


Un peu de fan service évidemment pour un énorme et magnifique hommage au comics original scénarisé par Kevin Eastman et dessiné par Peter Laird, deux gros fans de Frank Miller qui un soir, en bouffant de la pizza, se sont dit "Tiens, et si on s'amusait à parodier Sin City et Elektra avec des tortues mutantes ?"... Après une nuit bien arrosée, la panse pleine de margaritas et leurs quelques courtes planches encrées et finalisées, ils s'accordèrent un sommeil paisible et réparateur... bien loin de se douter des monceaux de billets que ça allait leur rapporter...

Merci à drélium pour sa liste "Top du Ninja" (http://www.senscritique.com/liste/Top_du_Ninja/22596) qui m'a fait découvrir un film qui aurait du être culte pour moi depuis longtemps.

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le 12 sept. 2013

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zombiraptor

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