Les films de Catégorie 3 ont en général deux façons d'être visionnés. La première (dont le critique Paul Fonoroff est le grand représentant) est une approche sérieuse. Ce type de films est alors vu comme symbolique des problèmes de sociétés ou révélateurs des tendances les plus extrêmes qui agitent la société Hong Kongaise. La deuxième, c'est celle du second degré et de l'exploitation. On recherche le fun, la démesure dans la folie et autres femmes nues. Malheureusement, aucun des tenants de ces deux écoles ne trouvera son bonheur avec Twist.

Production Danny Lee oblige, Twist est une histoire de flics et de gangsters dans la lignée de ces autres longs métrages (on pense beaucoup à OCTB). Le bon vieux Danny est entouré des membres habituels de son équipe (Fan Siu Wong, le fidèle lieutenant Parkman Wong) et son adversaire est aussi un habitué du genre (voir Legendary Couple), la fashion victim Simon Yam.

Comme toujours chez l'homme, les flics sont des gens foncièrement honnêtes mais entravés par les agissements de méchants avocats et par des lois trop favorable aux accusés (la présomption d'innocence, quelle horreur !). Tous les moyens mis en œuvre par l'équipe de policiers (bastonnade, humiliation et même torture) seraient ainsi justifiés. S'il est vrai que la sécurité à HK est considéré comme un élément important de la vie courante et que certains abus sont commis en son nom par les forces de l'ordre, on est heureusement loin des excès décrits dans les films de Danny Lee. Heureusement que l'homme n'est jamais devenu un vrai flic, le résultat aurait été assez effrayant !
Le plus incroyable est que Danny se permet même de donner des leçons en montrant du doigt les méthodes de la Chine Continentale, décrites, elles, comme inhumaines. Drôle de façon de se justifier que de dire que son voisin fait pire. Surtout que les agissements de la police de la Chine Continentale décrites dans le film n'apparaissent pas de manière aussi évidente bien plus grave que celles de leur voisin Hong Kongais.

Les amateurs de bisseries ne seront pas plus comblés par Twist que leurs homologues sérieux. L'enquête est en effet peu palpitante, mis en scène de façon très plate et ne proposant que très peu de scènes d'action (seule une poursuite automobile mérite d'être notée). Le dernier tiers du film semble par contre bâti pour satisfaire ce public puisqu'il s'agit d'une très longue séquence d'interrogatoire où le but est de faire parler Simon Yam par tous les moyens mais sans laisser de marques apparentes sur le corps. Autrement dit : On a droit à une longue séquence de torture plus imaginative que d'habitude pour ce type de productions. Si dans l'idée, ce concept pourrait être amusant, sa réalisation s'avère trop gentille. Chaque nouvelle technique employée manque d'impact visuel et ne pourra satisfaire que les amateurs du genre les moins exigeants.

Twist a tout de même un atout à faire valoir, en la présence de Suki Kwan. L'actrice n'est en rien une spécialiste de la Catégorie 3, c'est une actrice grand public qui était jusque là habituée à la comédie. Avec Twist, elle se dévoile dans tous les sens du terme ! Elle joue son personnage avec conviction et, surtout, révèle ses charmes avec un aplomb surprenant. Bien sur, elle n'est jamais nue mais entre petites tenues et autres vêtements mouillés, une bonne partie de son anatomie est visible.
Saluons son professionnalisme qui permet de supporter la vision de ce bien triste Twist.
Palplathune
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le 26 févr. 2011

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