Ses talents de pronostiqueur sportif valent à Brandon Lang d'être embauché dans la société du prodigue et exubérant Abrams (Al Pacino). Relation quasi filiale, lune de miel harmonieuse et lucrative. Tout va bien.
L'ascension de Brandon est tellement fulgurante et illustrative de la réussite à l'américaine...qu'on s'attend donc à ce que la chute soit particulièrement brutale. Le film poursuit à l'évidence une idée simple et morale : faire payer au golden boy sa cupidité et sa vanité et révéler la vraie nature de son pygmalion, qui serait plutôt un Méphistophélès.
La mise en scène est dynamique mais le point de vue du cinéaste manque probablement d'originalité et de finesse. Sa leçon faite à l'affranchi Brandon est du genre démonstratif, le développement est plutôt convenu et sans surprise, les caractères pas assez nuancés. On imagine par instants ce qu'un Scorsese, précisément, aurait apporté de valeur ajoutée à ce sujet qui reste en définitive anecdotique et inoffensif dans sa critique du mercantilisme quand il oblige des types bien à se fourvoyer.