Acteur uruguayen reconnu, qui tourne assez régulièrement chez le voisin argentin, Daniel Hendler commence à compter aussi en tant que réalisateur, comme le confirme son troisième long métrage, le délicieux et étrange Un cabo suelto. Certes, son usage d'un humour absurde et sa mise en scène sans effets limitent quelque peu son impact, notamment quand il est opposé à des œuvres apparemment plus ambitieuses, dans les compétitions de festivals, comme Biarritz, par exemple, mais c'est une raison de plus pour s'attacher à son art délicat de la litote et du paradoxe. Les amateurs de cinéma uruguayen retrouveront d'ailleurs dans ce film modeste un sens de l'humour qui semble refléter, peu ou prou, un complexe d'infériorité assumé et tourné à la dérision face aux deux géants qu'il côtoie, à savoir l'Argentine et le Brésil. Dans une histoire policière qui n'en est pas une, et de fuite, dont les raisons ne nous sont pas révélées, l'amour du fromage et de la musique locale prennent soudain une importance démesurée et permettent de peu à peu oublier une intrigue qui, de toute manière, n'est qu'un prétexte à jouer de situations insolites et à présenter des personnages très humains et néanmoins ouverts à tous les hasards de rencontres et, plus largement, aux bizarreries de la vie.

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le 26 sept. 2025

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