"Un certain monsieur" se situe dans une période où les bons films policiers français ne sont pas légions. Le coup de pied aux fesses sera donné avec les premières adaptations de séries noires. Il y eu toutefois quelques morceaux de bravoure parmi lesquelles on peut mettre ce film d'un Yves Ciampi aux ambitions encore limitées mais qui parvient à fournir un spectacle assez agréable. C'est d'ailleurs bien mieux que le plus ambitieux "Typhon sur Nagasaki" qu'il fera plus tard.
C'est adapté d'un roman éponyme de Jean Le Hallier (pseudonyme de Lucien Boisyvon), Prix du Quai des Orfèvres 1947. Les dialogues sont d'ailleurs de ses enfants, Yannick et Jacqueline Boisyvon.
On a un trio de voleurs nommés le pouce (Hélène Perdrière), l'index (René Dary) et le majeur (Pierre Destailles) qui pour des raisons de fric font équipe avec la police pour arrêter une bande de tueurs. Des tueurs qui tuent mystérieusement avec des vases de collection. La police, c'est un commissaire joué par Louis Seigner et un jeune inspecteur naïf joué par Marc Cassot. Les échanges à la fois cinglants et complices du commissaire avec la bande de voleurs sont assez savoureux, et il y a quelques moment assez drôles autour de cette dynamique.
On a aussi quelques trognes habituelles de l'époque, comme René Blancard, Emile Gennevois ou Louis de Funès, qui trouve un de ses premiers rôles vraiment consistanst dans le personnage de Thomas Boudeboeuf, journaliste à L'Avenir Sauveterrois. Il est très drôle dans une scène où il se fait posséder à coup d'alcool par l'Index et le Majeur. Il construit le grand second rôle qu'il est en train de devenir.
Les acteurs sont en grande forme (surtout René Dary qui est magistral), les dialogues vifs, les situations souvent dôles, c'est mené rondement par un Yves Ciampi modeste mais tout à fait honnête, que demande le peuple ?