Ce premier Eastwood manque de rythme, mais pas de frisson.

Un Frisson dans la Nuit (Play Misty for Me) est le premier film réalisé par Clint Eastwood en 1971. C'est un thriller psychologique qui, bien que souffrant de quelques défauts de jeunesse, reste une œuvreinaugurale intéressante, méritant un 6/10.

Les points forts (ce qui lui vaut la moyenne) : ​L'audace du sujet : Clint Eastwood s'attaque d'emblée à un thriller psychologique sur le harcèlement et l'obsession, loin des westerns qui ont fait sa célébrité. C'est un pas courageux et une thématique qui conserve sa pertinence.​La performance de Jessica Walter : Dans le rôle d'Evelyn Draper, l'auditrice obsédée, elle est terrifiante. Elle porte la folie du film et donne au récit sa tension la plus mémorable. Une mise en scène déjà identifiable : Pour un premier film, Eastwood montre une certaine assurance, notamment dans les scènes de tension et l'utilisation des décors naturels de Carmel, qui ajoutent une touche de mélancolie et de menace.

​Les points faibles (ce qui l'empêche d'avoir une meilleure note) :

​Rythme et longueurs : Le film met du temps à démarrer et contient des séquences de "carte postale" (notamment la longue scène d'escapade romantique) qui, bien qu'elles tentent d'installer une atmosphère, cassent le rythme du thriller et diluent la tension.

​Un scénario parfois primaire : L'évolution de la relation et le glissement dans l'horreur manquent parfois de subtilité. Le personnage de Dave Garver (Eastwood) est un peu trop naïf pour être totalement crédible face à une menace aussi évidente.

​Manque de polissage : On sent qu'il s'agit d'une première réalisation. Certaines transitions et certains choix narratifs sont un peu abrupts ou maladroits, lui donnant un côté parfois un peu brouillon ou amateur. En conclusion :

​C'est un thriller solide, porté par une performance féminine remarquable, mais qui souffre d'un rythme inégal et de quelques approximations scénaristiques. Il reste une étape cruciale pour comprendre le cinéaste Eastwood, mais il n'atteint pas encore la maîtrise de ses œuvres futures. Un bon film, mais pas un grand film : 6/10.