De l'art de ne pas jouer
J'ai vraiment pas envie de noter ce film. Étonnant comme ressenti me direz-vous ? Et pourtant il y a des œuvres qu'on ne voudrait sous aucun prétexte noter sous peine de devoir se justifier...
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C'est une histoire d'amour, c'est aussi l'histoire du cinéma, muet, noir et blanc et en couleur, plans en contre plongée, plongée dans l'intime des sentiments - dans la fébrilité, l'incertitude et l'irrésistibilité d'un amour naissant. Jean Louis Trintignant et Anouk Aimée sont eux aussi irrésistibles de charme. Le passage à la couleur est le début de leur histoire, sur une mer agitée et un bateau qui tangue. Car ainsi va l'amour. Jean Louis est tellement homme et Anne tellement femme. Les plans des chiens sur la plage de Deauville, tantôt titubant, tantôt courant de joie dans les vagues, à l'instar des sentiments passionnés des amants. Entre passé et avenir, le présent est en demi teinte, sépia, à la jonction de ce qui peut-être si on a le courage de traverser la rive. Les images parlent, les corps aussi, les êtres moins, ils pensent à voix haute. Ce film est un tableau, qui se regarde de prêt, en prenant son temps, pour observer chaque détail et découvrir séquence après séquence l'évolution des sentiments chez chacun des personnages. Jean Louis prend la voiture, Anne le train, ils se retrouvent sur un quai de gare entre Deauville et Paris, encore sur le fil, entre deux. Tout est possible.
Créée
le 28 oct. 2022
Modifiée
le 28 oct. 2022
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