C'est avec beaucoup d'appréhension et presque à reculons que j'ai accepté la proposition de ma sœur d'aller voir Un jour avec, un jour sans. En bon normand des campagnes, j'ai du mal à sortir du sentier battu des films auxquels nous sommes habitués en tant qu'européens et ce pourtant alors que je ne le regrette jamais. Au passage je me demande si les coréens trouvent nos films bizarres. Pour en revenir à Un jour avec, un jour sans, je ne m'étais tellement pas renseigné que je pensais que le film était japonais ; la langue me paraissait bizarre (un dialecte ?), mais j'ai tilté quand les personnages ont évoqué Séoul. Toujours est-il que, vous vous y attendiez, je n'ai pas regretté.


Je ne connais pas le cinéma coréen ni donc Hong San-Soo, ce qui me permet de vous livrer ce jeu de mot plein de fraîcheur et d'originalité qui vous a certainement fait rire à gorge déployée. Le premier élément marquant dans le film est l'utilisation quasi exclusive de plan fixes. Ce qui m'a immédiatement fait penser - malgré la différence de sujet - à Despues de Lucia, sauf quà mon grand bonheur les plans sont RAPPROCHÉS ; on est toujours proche des acteurs, on lit leurs expressions sur leur visage. Par contre il ne faut pas être claustrophobe, parce que du coup les plans sont vraiment serrés et pendant toute la durée du film on ne voit à de rares exceptions près que les deux personnages principaux.


Le deuxième élément étonnant est cette double histoire en une (d'où le titre, héhé ça cogite là-dedans). C'est mieux que les productions hollywoodiennes : on nous livre le film original et le reboot tout en un! En tant que non connaisseur total je ne peux livrer que des impressions et non une critique sur le film, mais ces deux histoires, bien que similaires en général sont différentes en de nombreux points. C'est extrêmement constructif comme remarque puisque c'est tout le propos du film.


Bref je ne m'attendais pas à rire autant avec ma sœur, particulièrement dans la deuxième histoire. De plus, la direction d'acteur est extrêmement plaisante. Maintenant que je connais Hong San-Soo, peut-être me déciderai-je à me plonger dans le cinéma asiatique.

Jérôme_Henssien
6

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Créée

le 6 mars 2016

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