Qui n'a pas rêvé de revivre une journée ratée pour réussir là où on a lamentablement échoué? Que ce soit pour parler à une femme, être plus tendre avec des personnes qui n'ont pas mérités notre dureté, ou tout simplement apprécier la beauté des choses qui ne nous saute aux yeux que trop tard. Phil peut revivre cette journée ratée indéfiniment. Comment cela se fait-il? Une faille dans l'espace-temps? Un chamane lui a jeté un sort? En fait on s'en fout. Ce qui compte c'est que Phil est un petit veinard. Mais ça Phil ne le sait pas parce que Phil est un connard.
Un bon gros connard prétentieux archétype du citadin méprisant qui se prend pour un grand esprit incompris. Il voudrait couvrir les primaires démocrates ou le G20 mais ce petit journaliste de seconde zone couvre le "jour de la marmotte" dans un bled paumé, et c'est bien fait pour sa gueule. Il est coincé dans cette fête de plouc, à interviewer des débilos, et en plus il se pèle les noix. Pour le coup c'est vraiment la journée ratée qu'on aimerait ne pas revivre. Mais puisque Phil est un connard c'est cette journée qui tournera en boucle.
Et il ne s'en sortira pas tant qu'il n'aura pas changé sa vision étriquée, et ce n'est pas une mince affaire, car comme tous les connards Phil est borné. Il préférera se suicider plutôt que d'essayer d'autres tentatives d'approche. Oui, mais ça marche, il retourne systématiquement dans sa chambre motel où résonne le tube de Sonny and Sher, qui aura largement contribué à faire de ce film une œuvre culte.
La morale de l'histoire c'est qu'il y a de la beauté partout pour qui veut la voir. Comme dans cette fête folklorique, certes ridicule, mais néanmoins essentielle car fédératrice. Une chose qui échappe complètement au citadin individualiste. On apprend aussi qu'être méchant c'est pas gentil, et donc que c'est mieux d'être gentil.
On nage en plein gloubi-boulga guimauvesque, ce qui serait extrêmement relou si le film n'était pas aussi drôle. Grâce à une très bonne histoire de Harold Ramis qui à signé les scénarios de Ghost Buster, Mafia Blues, après avoir fait ses classes sur American College du maitre John Landis. Egalement grâce à un très bon casting d'acteur comique, mais pas guignolesque. Bien sûr Bill Murray qu'on ne présente plus, mais aussi Andie Mc Dowell qui brille régulièrement dans des rôles plein d'humour (perso j'ai adoré Hudson Hawk).
En fait le plus gros reproche qu'on puisse faire à ce film c'est de nous mettre cette foutu chanson dans la tête.
"They said we're young, and we Don't know
We won't find out until we grow
Well I Don't know if that is true
But you got me, and baby I got you…"