Un simple accident n’est pas un simple drame. Le film de Jafar Panahi (dont le titre français, à lui seul, sonne comme une provocation) brouille les frontières : entre les genres, les identités, les registres. Il laisse le spectateur dans un état de trouble constant, oscillant entre doute et suspicion; un état qu’on peut imaginer proche de celui vécu par ceux qui vivent le contexte iranien de l’intérieur.
En sortant du film, on reste dans un entre-deux : dupé, désorienté, mais étrangement lucide. Dans ce jeu de miroirs entre fiction et réalité, Panahi retrouve quelque chose comme la vérité. Non pas celle qui se montre, mais celle qui se cherche, obstinément, malgré tout.