Avec le départ de John Woo à Hollywood, il était évident que Chow Yun-Fat n’allait pas tarder à le suivre. En 1998, c’est le grand moment : The Replacement Killers sort, réalisé par le rookie Antoine Fuqua.
Clairement inspiré par John Woo, qui était souvent présent sur le tournage, Antoine Fuqua livre un honnête thriller qui pourrait être considéré comme un carrefour entre la première période HK de Woo et le thriller américain moyen des années 90. Il faut comprendre par-là que Chow Yun-Fat y est filmé comme un demi-Dieu intouchable, qui tue un nombre de personnes ahurissant, le tout avec deux gros guns, un charisme intact et une classe folle pendant que l’action se déroule dans une ville grise et triste, dont la bande-son trip-hop typique de l’époque se marie parfaitement bien avec l’explosion de violence qui s’y déroule. On y retrouve des seconds rôles habituels dans le cinéma américain des 90’s, comme Jurgen Prochnow, Danny Trejo, Clifton Collins Jr et même la première apparition à Hollywood de Til Schweiger, des méchants qui meurent électrocutés dans de grosses gerbes d’étincelles et des mexican standoffs à 1 contre 100. Tout ceci est très jouissif et efficace, bien aidés par l’interprétation parfaite du duo principal : Chow Yun-Fat est comme à son habitude immense et Mira Sorvino est vraiment très bonne en sidekick.
The Replacements Killers n’est pas le pendant hollywoodien de The Killer, certes, mais c’est un sacré bon divertissement, aussi efficace et défoulant, visuellement splendide, même si impersonnel.