Cette histoire avait fait le tour du monde, mêmes des moins fans de football : les Samoa Américaines ont pris 31-0 en match officiel. Next Goal Wins s’ouvre là-dessus afin que le spectateur garde en tête le traumatisme causé.
Une fois évacué, le film décide d’en faire l’impasse et de ne le laisser qu’en épée de Damoclès dans nos mémoires, pour beaucoup plus se concentrer sur ce qui a suivi, la reconstruction d’une équipe qui n’était que l’ombre de ce qu’elle aurait dû être, grâce à l’arrivée d’un coach néerlandais, qui s’est jeté corps et âme dans une aventure hors du commun. En effet, malgré quelques focus sur Jaiyah Saelua (qui bouffe constamment l’écran) et sur Nicky Salapu (le plus touché par les 31 buts, car gardien), le film nous fait suivre l’arrivée et le passage de Thomas Rongen dans ce tout petit pays. Charismatique et apparemment très compétent, Rongen est notre guide dans la découverte des Samoa Américaines, où il fait venir des Américains qui ont des origines samoanes. Au lieu de râler sur des places en moins, les locaux acceptent les nouveaux dans leur culture et complètent un groupe auquel on s’est déjà attaché, avec Rawlston Masaniai et Ramin Ott. Le film donne aux amateurs de football la raison même pour laquelle ils apprécient ce sport. Pour la beauté du geste et le fait que l’impossible devienne possible pendant 90 minutes. Les réalisateurs l’ont compris et livrent un film extrêmement bien rythmé, même si c’est la temporalité qui en prend un coup.
Next Goal Wins est un très bon documentaire, une leçon de vie édifiante qui apporte son lot de joie et de larmes, grâce à la réelle candeur des cinéastes, qui aurait pu laisser place à un cynisme moqueur.