Ken a regardé pour vous
Une femme sous influence (A Woman Under the Influence) est un film américain écrit et réalisé par John Cassavetes, sorti en 1974.
Nick travaille sur les chantiers. À la suite d'une rupture de canalisation, il téléphone à sa femme, Mabel, pour lui annoncer qu'il ne pourra pas passer la soirée avec elle comme prévu. Mabel qui avait confié les enfants à sa mère, se retrouve seule et désemparée. Elle sort et erre dans les bars, tombe sur un inconnu qu'elle ramène à la maison.
Voilà un film qui touche également à la grande mesure ! Cassavetes écrit ici un drame intimiste qui dépeint la vie de deux personnages érodés par le temps et un quotidien embastillant et banalisé... Nous rentrons dans l’intimité d’un homme et d’une femme écrasés, laminés par ce que l’on nous vend comme être la vie... Mabel est une femme vidée, fatiguée d’être la carcasse mécanique qu’on lui impose d’incarner tout les jours. Elle cherche quelque chose, elle ne trouve rien... comme seule réponse, du vide, de la solitude, de la frustration, de l’impuissance, juste la psychiatrisation et sa solution médicamenteuse mercantile. Elle chercher la sortie mais ne la trouve pas. Elle n’a plus la force, alors elle s’enfonce dans des brumes, des embruns volatile, « elle n’a plus de rêves pour s’abuser » alors elle se noie...
Cassavetes nous montre à voir notre reduction, notre distillation, la destruction de nos mondes, de notre monde. La manière dont il écrit une scène et en capte l’essentiel et le vibrant en allant chercher avec sa caméra des détailles qui nous transperce et nous transporte à l’intérieur des corps des de ses personnages, alors de nous mêmes... il prend le temps, impose la longueur... obligé de regarder des acteurs jouer la comédie... nous observons des comédiens interpretant des personnages vivant dans un faux semblant... c’est une œuvre, un miroir qu’ils ont déjà traversé, nous somme tous des spectateurs, nous regardons le film percés, passifs, bovin, obligés de traverser le quatrième mur, nous somme les protagonistes de cette fiction qui est bien réel, celle de notre destructions...
Une leçon d’écriture, de mise en scène, servit par deux acteurs ( Peter Falk et Gena Rowlands) qui traverse le noir et touche à la lumière, ils ne font plus semblant...
Un très grand film ça sera 4,5 Gena dans la rue sur 5, la beauté du désespoir, on a envie de la sauver, de la prendre dans ses bras et de peut-être se sauver, une lumière qui travers le brouillard...