Quelques femmes, dans l’univers, virevoltent au ralenti, les bras lourds tentent de faire s’envoler le corps par la grâce. Mabel est l’une d’elles.
Personne ne veut danser - les costumes-cravates bien rangés, les autres dames qui ont l’heure. Seul un type ivre, un peu idiot, esquisse quelques pas d’une valse alcoolisée.
Nick, lui, aimerait bien savoir danser, mais c’est un ouvrier italien, la seule grâce qu’il connaisse se trouve dans un plat de spaghetti. Pourtant son amour est aussi beau que son strabisme, et c’est là tout le drame.
Les seuls compagnons de Mabel, ce sont les enfants - les êtres au delà des convenances sociales, mais ils ne comprennent pas ce qu’ils font.
Mabel est reine de sa maison.
C’est toujours la folie des autres qui nous rend fous. Il n’existe aucunement une folie pure, joyau intouché des autres. Un méchant sorcier vient toujours transformer la princesse en cygne. C’est effrayant l’admission courante de la bizarrerie d’une personne car la masse, elle, est uniforme. Ne te trouves-tu pas plus bizarre à ressembler à tant d’autres, milles foules mélangées, où personne ne danse, triste monde.
Les électrochocs (ou toute technique cherchant à annihiler l’unusual) ne tueront pas celle qui joue la mort du cygne.

J’ai cherché une vidéo, pour conclure, avec Mabel qui boude le monde avec son bruit de bouche étrange et son geste de bras désinvolte - celui que Nick lui demande quand il lui dit “be yourself”, imagine-le car je ne l’ai pas trouvé.
slowpress
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le 8 août 2014

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slowpress

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