Alors que la rentrée approche, le 28 août sort en salle le dernier film de Rebecca Zlotowki : Une fille facile. La Côte d’Azur, les yachts et Zahia nous tendent les bras pour nous faire vivre nos derniers instants estivaux dans cette fable féministe.
Naïma, 16 ans, à l’avenir professionnel incertain, suit sa cousine Sofia dans le monde du luxe et du plaisir le temps d’un été. Loin de sa classe sociale et des ses soucis, elle rencontre un nouvel univers, celui de Philippe et d’Andrès. Sofia lui enseigne alors sa vision de la vie, composée de plaisirs matériels et charnels, grâce à cette catégorie d’hommes fortunés. Le titre du film prend ainsi tout son sens. Jouant de la réputation sulfureuse de son actrice, Rebecca Zlotowski présente un personnage, interprété par Zahia Dehar, aux antipodes des conventions sociétales. La jeune femme solitaire profite des avantages que lui offrent ses bonnes connaissances, pour mener sa vie comme elle l’entend, sans suprématie masculine. Le message premier du film tente de faire comprendre que ce type de femme, bien que déconsidéré par notre culture, n’en est pas moins inférieur ni mauvais. S’ajoute alors aux enjeux du film, une véritable critique de notre société. A travers quelques détails et à un élément perturbateur mettant fin à l’été des cousines, cette illusion d’égalité entre la classe moyenne et bien plus aisée disparaît, en même temps que l’insouciance.
La cinéaste reste en retrait pour filmer cette initiation féminine, faisant disparaître tout jugement face aux agissements des filles. La caméra se plie aux corps et à ses mouvements, accompagnés d’une musique très présente, soulignant la chaude légèreté qui émane de la projection. Une fille facile termine l’été, avec ses bonheurs et ses désillusions, permettant de nous réveiller doucement du rêve estival, avant que les nouvelles responsabilités de la rentrée ne reprennent.