Deux ans après le grassement formidable The Greasy Strangler, Jim Hosking nous propose un second film tout aussi barré mais nettement moins porté vers les excès et la provocation avec Une Soirée avec Berverly Luff Linn. On retrouve donc l'univers étrange et décalé du réalisateur pour cette fois ci une étrange comédie romantique sur un vague fond d'intrigue policière.


Dans Une Soirée avec Bervely Luff Lin il est question d'une caisse volée, d'un mariage qui bat de l'aile, d'un étrange homme de main et d'un étrange artiste obèse qui s'exprime le plus souvent en gémissant....


J'avais personnellement beaucoup aimé la folie,l'originalité et sale beauté de The Greasy Strangler et c'est donc tout naturellement que je me suis replongé dans l'univers si particulier de Jim Hosking. Le film propose une belle galerie de personnages étranges et hors normes avec des coupes de cheveux improbables, des looks venus d'ailleurs et des comportements imprévisibles. Dans le cinéma d'Hosking on ne fait pas dans la finesse et le naturalisme et le casting du film s'en donne à cœur joie dans l'excès en surjouant parfois, en hurlant leur texte ou en étirant une situation jusqu'à l'absurde comme cet acteur à moustache qui joue une grand mère a bigoudis qui s'étouffe et tousse pendant trois plombes avec un morceau de nourriture. Perruques blondes, chemisiers léopards , grande chaussettes et slibards Jim Hosking aime visiblement toujours autant soigné le look que la tronche de ses différents personnages. Cet excès de fards n'empêchent pourtant jamais les personnages d'exister à l'image de la touchante Lulu interprétée par Aubrey Plaza.


Une Soirée avec Beverly Luff Linn est donc beaucoup moins radicale, excessif et provocateur que pouvait l'être The Greasy Strangler; Jim Hosking semble s'être un peu plus recentré sur son intrigue et ses personnages en évitant soigneusement le gras de tout ce qui dépasse. Même si le film s'articule sur une vague intrigue de thriller autour d'une caisse volée dans une supérette vegan tenue par un indien à la voix suraiguë (Sam Dissanayake déjà présent dans The Greasy Strangler) , il est ici et avant tout question d'amour et d'une singulière comédie romantique parlant d'amour perdu, naissant, retrouvé, contrarié ou oublié. Alors que le film me semblait un petit peu ennuyant sur la longueur je me suis surpris à être touché par le final qui en l'espace d'une scène de danse et de quelques mots échangés dans une chambre d'hôtel impose une touche émotionnelle plutôt inattendue.


Même si il est pour moi un cran en dessous de son premier essais ce second film confirme que Jim Hosking demeure un réalisateur avec un véritable univers à suivre avec beaucoup d'attention. Le fils caché de John Waters, Quentin Dupieux, des frères Coen , David Lynch et de Lloyd Kaufman devrait encore lui aussi nous faire de singuliers bébés.

freddyK
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le 9 mars 2020

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Freddy K

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