On a tendance à sous-estimer le genre du documentaire dans le cinéma, pas assez marqué par les réalisateurs, peu sensibles aux envolées lyriques propres aux codes cinématographiques. Mais ce serait oublier que le premier documentaire de cette série: Une vérité qui dérange avait marqué en son temps et avait remporté des Oscars pour la mise en avant des problèmes écologiques.


Nous sommes plus de 10 ans après et le documentaire montre de façon brutale que les prédictions faites depuis les années 80 s'étaient toutes révélées justes et que si nous n'avions pas pris en compte ces avertissements, il serait bon de le faire avant que le point de non-retour soit atteint pour de trop nombreuses nations. Ainsi le documentaire donne le ton avec un ton plus pessimiste, un Al Gore un peu désabusé, qui prend conscience de son échec à changer radicalement la donne et qui mobilise dans ce qui ressemble à une ultime bataille autour de l'accord de Paris.


La première partie du documentaire dresse un constat accablant de l'impact humain dans le réchauffement climatique et des conséquences directes que ce dernier peut avoir sur nos vies et plus encore sur celles des pays pauvres, plus gravement touchés par les catastrophes climatiques. A ce titre, il est fort de montrer les catastrophe en Floride ou au Texas de 2016 alors que l'actualité nous a confronté à Irma, le plus gros ouragan que l'Atlantique ait connu et qui a ravagé tant des îles françaises des Caraïbes que Cuba ou la Floride. C'est peut être la partie qui mérite le plus d'être diffusée pour forcer l'action publique et citoyenne.


Le film se concentre ensuite sur les négociations de l'accord de Paris Cop 21, met en scènes les à-côtés et montre les rouages de ces conférences. On pourrait en revanche reprocher un traitement à "l'américaine" c'est à dire assez sensationnaliste au regard des décisions contraignantes prises et des engagements réels découlant de la COP 21. L'exemple le plus parlant de cette méthode est le passage sur les attentas de Paris qui, s'ils peuvent parler pour la mise en parallèle des questions politiques et du terrorisme avec les questions agricoles et écologiques, est surtout utilisé comme appât émotionnel facile.


Enfin, si ce film permet de parler d'un aspect de la transition écologique dans sa dimension gouvernementale et intergouvernementale, c'est plus qu'insuffisant et ne souligne pas assez l'action citoyenne pourtant primordiale dans l'évolution des consciences tant que dans les actions concrètes comme la consommation. A ce titre, le film "Demain" permettait bien plus de possibilité d'action et pouvait susciter plus de vocations écologistes que ce documentaire misant un peu trop sur la mise en avant d'Al Gore et de la COP 21

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le 14 sept. 2017

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