Unreal Dream dépeint plusieurs facettes sur le devenir des immigrés illégaux, surnommés « fish » par leurs trafiquants une fois arrivés à Hong Kong. Ces différents destins font échos au titre du film. Nous sommes bien loin d’un rêve à la hongkongaise, mais plutôt d’un cauchemar qui trouve souvent comme point final une mort brutale. Un tableau sombre donc pour une poignée d’individus qui ont déjà soufferts pour arriver où ils sont. Les femmes deviennent des prostitués, les hommes des criminels en puissance. Mais pas que ! Tout au long du film nos protagonistes croisent le chemin d’anciens clandestins qui ont un travail honnête, certes souvent ingrat mais ils sont intégrés à la société. Patrick Kong Yeung semble dire en filigrane qu’il existe un infime espoir de s’en sortir, aussi dur qu’il soit à atteindre. Quant à la traite, l’auteur livre un tableau peu reluisant des hongkongais. Certains d’entre eux, à la frontière vont jusqu’à entretenir des relations avec les trafiquants en touchant des commissions. Un véritable bizness qui s’organise autour de ces clandestins, dont les femmes, pour certaines d’entre elles sont abusées sexuellement.


Cinématographiquement, Unreal Dream se défend. La mise en scène est correcte, propice à développer son récit. Par contre, le scénario sur lequel elle table tombe dans des facilités souvent grossières. Il faut les voir ces coïncidences plutôt commodes qui permettent à des personnages perdus de vue de se retrouver au coin d’une rue ou dans un hôtel. A croire que Hong Kong est un petit patelin de campagne. Si cela interpelle, ça n’empêche pas de suivre les aventures de nos protagonistes qui devront jouer des coudes pour survivre. Que ce soit le personnage d’Ai Lian qui se bat comme un homme à Lee Tai Keung plongeant dans la criminalité. D’ailleurs, on peut souligner que le casting offre des prestations qui apportent un plus à ces histoires dramatiques qui se jouent parfois en mode comiques. Quant au final, il se joue en deux temps, dans deux espaces différents. L’un opposant Michael Chan à une partie de nos protagonistes et Philip Ko à d’autres. On assistera pour l’occasion à une fin hallucinante dans le « WTF ?! » qui rendra une partie des spectateurs hallucinés. Vous saviez-vous que lorsqu’on a la rage on se transforme en dévoreur de chair ? Non ? Alors regardez…


Unreal Dream est un drame social qui flirte avec le film de gangsters. Une œuvre qui manque tout de même de consistance pour prétendre à être majeur, dans cette façon d’exposer le sujet de la traite des immigrés illégaux, et de leur devenir dans l’ancienne enclave britannique.


(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2013/09/11/unreal-dream-1982-patrick-kong-yeung-avis-review/)

IllitchD
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le 2 nov. 2013

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