Avec Us, Jordan Peele poursuit sa tentative de revisiter le cinéma de genre à travers un prisme social et symbolique, en mettant en scène une famille confrontée à leurs doubles malveillants.
Esthétiquement et techniquement, rien à redire : la mise en scène est soignée, les lumières maîtrisées, et la tension de l’introduction fonctionne très bien. On retrouve ici l’efficacité d’un thriller bien ficelé, et j’ai cru, l’espace d’un instant, retrouver la justesse parfois aperçue dans Get Out. Mais au sortir de cette introduction, tout s'effondre. Jordan Peele semble vouloir cocher toutes les cases du film d’horreur lambda : batte de baseball, placard, bateau, jumpscare… Rien de neuf sous le soleil, et surtout rien qui serve véritablement le récit.
Pire encore, le film se prend les pieds dans ses propres ambitions. Le propos politique, déjà peu subtil, devient carrément risible avec des répliques comme « Nous sommes Américains ». La chaîne humaine ou le twist final, loin d’apporter une profondeur, viennent plutôt rendre incohérente la trajectoire de Adelaide et de son double, en ruant dans les brancards d’une narration jusque-là fragile. J’ai eu la désagréable impression de revoir cette pseudo-intellectualisation confuse qui me rappelait les pires moments de Shyamalan.
Malgré une forme séduisante, Us est un film qui se perd dans ses intentions et échoue à construire un fond cohérent. Je n’en retiens qu’un sentiment de confusion et une certaine lassitude face à tant de prétention mal maîtrisée.