Si l’on fait abstraction du nombre pléthorique d’incohérences, d’éléments à priori essentiels non expliqués (dans la lignée de Get Out finalement) ou justifiés de manière douteuse par un réalisateur à la prétention sans bornes, au nom d’un message implicite loin d’aller de soi (malgré les explications du réalisateur, on a du mal à voir où il a voulu en venir, lui même en avait il la moindre idée, le doute est permis), le tout sur un film en lui-même extrêmement convenu et ennuyeux, il faut bien reconnaître que Us est une œuvre à montrer dans toutes les écoles de cinéma pour une raison.
En effet, on a ici la quintessence de ce qu’il ne faut absolument pas faire en termes de dénouement : on peut légitimement se demander si Jordan Peele n’a pas pris lui même conscience de la médiocrité de son œuvre (on pourrait alors au moins mettre à son crédit une certaine lucidité) au point de tenter misérablement dans un baroud d’honneur de raviver l’intérêt de l’intrigue à travers un plot twist. Seul petit problème ? Celui-ci n’apporte absolument rien à l’intrigue du film, puisqu’il n’emporte aucune conséquence sur le fil des événements, en plus d’être extrêmement incohérent, ce qui a pour seule conséquence de rendre le film encore plus décousu(ce qui il faut bien le dire, relève de l’exploit, tant Us dans son intégralité était déjà bancal). Finalement c’est à se demander si Jordan Peele ne s’est pas contenté de nous balancer ça gratuitement à la gueule en se disant que sur un malentendu ça pourrait passer, mais spoiler alert : ça ne passe pas.
En conclusion, un film navrant, et ce d’autant plus que Jordan Peele était manifestement convaincu d’être érigé en Martin Luther King des temps modernes en le réalisant, mais la volonté de dénoncer implicitement certaines situations sociales n’est pas un blanc-seing à chaque aberration ou idée de merde, sinon ça devient juste de la fumisterie.