V pour Vendetta par geoffrooy
Par le thème du film et par sa "morale", on ne peut s'empêcher de penser à "1984". Mais gare aux comparaisons hâtives, car à la différence du roman d'Orwell qui est un chef-d'oeuvre complet, on trouve dans "V pour Vendetta" le meilleur comme le pire.
Le pire tout d'abord. On sent que le film a été réalisé par un pur holywoodien. Le côté X-Men est omniprésent et à la limite du supportable. On ne croit pas un instant à la véritable identité de V, pas plus qu'on ne croit à ce final si... américain. La niaiserie non plus n'est pas écartée du casting avec des effluves de bons sentiments dont on se passerait bien... L'écoeurante dernière réplique du film fait figure d'étendard de cette part si navrante du film.
Mais, heureusement, V est là. Il ne tombe pas le masque, mais nous on tombe sous le charme. Quelles tirades! Quel univers! Avec quelques citations et le sens de la formule, V nous emmène loin, bien loin hors du film, car c'est paradoxalement là qu'apparaît tout son intérêt. "V pour Vendetta" est un avatar du monde réel et nous amène à voir sous un angle nouveau les rouages de ce dernier. La voilà, la "1984 touch". Les questions fusent alors d'elles-même: jusqu'où peut-on aller lorsqu'on considère notre cause comme juste? La fin justifie-t-elle vraiment les moyens? Machiavel aurait adoré. J'ai adoré.