On va pas se mentir, c'était pas évident. Petit syndrome de la prise d'otage. Le mec est en galère, a la rue, on sent sa honte de sa misère, belle gueule, redresseur de tords a casser du skinhead et des préjugés, toujours le bon mot pour remettre les gens à leur place, on aurait presque envie d'être comme lui. De pester contre celles qui ont peur de lui pour un rien.
Sauf que non. C'est un vrai Fdp, et elles ont toutes bien raison. Du coup on humanise un criminel, notamment parce que les crimes sont constamment en hors champ, et les victimes trop souvent depersonnalisées. Enfin, jusqu'à la fin. Intéressant. Mais on apprend qqch ? On comprend le pourquoi du comment pour mieux l'éradiquer ? Non. En même temps le film ne se pretend pas conf sociologique. Mais alors, pourquoi le voir ? Le faire, on comprend, premier film pour pleins de choses, et talentueux en tout. Mais nous, pourquoi lui donner notre temps si vampirisé ? Ressentir l'angoisse d'être la prochaine victime ? Le sentiment d'être constamment jugé comme agresseur ? La peur constante qu'on a réussi a créer ? Compliqué de comprendre ce jeu de nuances, surtout quand il en fait aussi peu avec le personnage de Quenard.